Edouard Genton : “Une montre de luxe, c’est un investissement !”
Publié : 9 février 2024 à 15h12 - Modifié : 12 février 2024 à 10h10 par Anne-Sophie Martin
Une success-story pour le groupe Edouard Genton qui ouvrira en juin une huitième boutique à Strasbourg dans les anciens locaux de Christofle, au 30 rue de la Mésange. Edouard Genton a fait le pari de commercialiser depuis 2003 la haute horlogerie à Strasbourg avec la marque suisse de prestige Breguet.
Le 1er février dernier, une star de l'horlogerie, Emmanuel Breguet était reçu dans la boutique “Edouard Genton”, au 6 rue du Temple Neuf à Strasbourg, pour présenter sa nouvelle collection de montres Type XX. "Une version inspirée de l'esthétique vintage des montres des pilotes de l’armée de l’air française des années 50, avec la création d'un nouveau mouvement avec plein d'innovations, avec de nouveaux matériaux, le silicium, de nombreuses améliorations comme l'aiguille de chrono", explique Emmanuel Breguet. Il ajoute : "Breguet est dans le haut de la pyramide horlogère et existe depuis la fin du 18ème, l'aviation est une partie récente de notre histoire. L'horlogerie a toujours été au service des sciences et des progrès humains."
Interview avec Edouard Genton, fondateur et dirigeant du groupe Edouard Genton.
Il y a un parfum de place Vendôme ici en plein centre ville de Strasbourg. Avec votre groupe, vous avez sept boutiques et bientôt une huitième, un empire de l'horlogerie et de la joaillerie à Strasbourg !
Edouard Genton : C'est un pari osé, mais c'est un pari que nous relevons tous les jours, en tout cas, on essaie. On aura bientôt une huitième boutique dont l’ouverture est prévue au mois de juin. Il s’agira d’une maison française de joaillerie avec la marque Messika.
Votre boutique ouvrira dans la prestigieuse rue de la Mésange, dans les anciens locaux de Christofle ?
On est très fier d'avoir cet emplacement que Christophe a occupé pendant 102 ans. C'est plutôt bon signe et on est ravi d'être les voisins de la maison Hermès. On essaie d'avoir une offre assez complète rue du Dôme pour représenter la place Vendôme à Strasbourg.
Et vous avez fait le pari de commercialiser la haute-horlogerie, avec la marque Breguet. Ce sont des montres à partir de 19 000 €. Il y a une clientèle ici pour ce type de montres ?
Il y a une clientèle pour ces montres, c'est une clientèle qui investit. Il faut savoir que la montre de luxe en particulier, et encore plus la montre de haute horlogerie, ce sont vraiment des investissements, c'est quelque chose qui rentre dans le patrimoine d'une famille, qui se transmet de génération en génération. Et on ne vend pas que des montres à ces prix là. Nous avons d'autres maisons qui ont des montres manufacturées. Ce n'est pas de la haute horlogerie, mais ce sont aussi de très belles maisons, comme Oméga, Hublot, Cartier ou Panerai dont on a ouvert récemment une boutique. Et là, on a des tarifs beaucoup plus accessibles, pour les montres Breitling ou Tag Heuer, avec une offre autour de 2000 euros.
Le grand public connaît la montre Rolex, rendue populaire par la fameuse citation de Jacques Séguéla, mais la marque Breguet que vous commercialisez, est bien plus chère qu’une Rolex ?
Effectivement, c’est bien plus cher, mais je pense que c'est vraiment deux choses qu'on ne peut pas comparer. Breguet, c'est le monde de la haute horlogerie. Il y a vraiment une finition à la main qui se fait à un moment donné dans la conception. Les cadrans sur les montres Breguet, ce sont des cadrans qui sont guillochés à la main. Ce sont des cadrans qui sont en or et qui sont finis à la main et typiquement, c'est quelque chose qu'on ne retrouve pas dans d'autres marques.
Que recherche le client ? La montre automatique est toujours très recherchée ?
La montre automatique est très recherchée. Il y a aussi une démarche RSE à souligner. Et au-delà de la précision d'une montre, dans la haute-horlogerie, on parle de complication, Breguet est l’inventeur de la montre tourbillon qui est aujourd'hui une pure coquetterie horlogère. Autrefois, quand la montre se portait dans la poche, la complication permettait de réguler l’attraction terrestre. C'est un savoir-faire extrêmement compliqué.
Rappelez-moi aujourd'hui les chiffres clés de votre groupe ?
On est aussi à Metz, Nancy, Mulhouse, au Cap Ferret. On compte au total 36 salariés et 14 boutiques avec la nouvelle boutique on line qui fonctionne très bien. On a eu de bons résultats ces dernières semaines.
Comment êtes-vous tombé dans le bain de l'horlogerie ? Votre famille était déjà dedans ?
Non, absolument pas. Mon papa était professeur d'université donc rien à voir avec l’horlogerie, et ma maman était juriste. Ils sont tous les deux en retraite aujourd’hui.
Vous avez vraiment ce tempérament d'entrepreneur, vous avez tout créé !
Oui, on a tout créé, on est parti d'une feuille blanche en 2003. On travaille ardemment au quotidien. Ça fait un peu plus de 20 ans maintenant qu'on a créé cette société et je suis tombé dans l’horlogerie tout simplement par pure passion. On fait également des bijoux, on a notre propre fabrication, on a des ateliers à Metz et à Lyon, mais c'est vrai qu'on est plus horloger que joaillier. Mais c'est vraiment la passion qui nous a guidés, qui a guidé ma carrière, et c'est un vrai plaisir, tous les matins, de se lever et de se dire qu'on va essayer de partager cette passion avec nos clients.
Edouard et Melissa Genton, dirigeants du groupe "Edouard Genton"