Les collégiens alsaciens et la "bonnebouffe"

Ils s'attendaient à beaucoup de choses, mais peut-être pas à recevoir une tartine pain-beurre-confiture de mirabelles avec un petit chocolat chaud. Les élèves de 6^e du collège Turenberg d'Heiligenstein ont été les premiers à recevoir la visite du food truck aux couleurs de la Collectivité Européenne d'Alsace et des Chefs d'Alsace, pour un petit déjeuner simple, mais de qualité : pain de chez Yann Eber, chocolat de chez Schaal, lait fourni par Alsace Lait... Aux fourneaux - si l'on peut dire - une sacrée équipe : Roger Bouhassoun, ancien chef de la Chenaudière et actuellement président de l'association des Chefs d'Alsace, Yann Eber de la Chèvrerie à Griesheim-près-Molsheim ou encore Sacha Bender, chef du Freiberg à Obernai ! 

Des professionnels de haut niveau qui se mobilisent bénévolement, à tour de rôle, pour faire découvrir les joies d'un petit déjeuner équilibré, de goût et beaucoup plus sain qu'une brioche industrielle avec une célèbre pâte à tartiner (et sans doute moins cher même). Cette caravane gourmande proposera aussi tout au long de l'année des "bouchées de dégustation de produits locaux", et des goûters. Ce jeudi, en plus du collège de Heiligenstein, les établissements Albert-Schweitzer de Kaysersberg et Robert-Schuman de St-Amarin ont été les premiers à bénéficier du dispositif. 

Faire face à l'obésité

Frédéric Bierry, le président de la CEA, s'est réjoui de participer à ce "chouette moment qu'est l'accueil des classes de 6^e". En responsabilité des collèges, la collectivité veut jouer un rôle dans l'éducation des enfants au sens large : "On a déjà développé le geste qui sauve avec les pompiers, apprendre à gérer un budget... Ce sont des principes d'éducation qui sont essentiels. Là, on va apprendre à faire un repas équilibré, à bien manger, parce qu'on doit aussi faire face à l'obésité. On voulait des actions concrètes dans les écoles, dans les EHPAD pour valoriser la cuisine pour tous." 

Cette caravane gourmande va donc circuler un peu partout pour planter la petite graine de ce qu'on pourrait appeler la bonne bouffe, en opposition à la malbouffe qui semble être parfois une norme acceptée sans trop de justification : une bonne tartine, ça se fait en 35 secondes montre en main ! 

L'autre aspect, c'est de valoriser le travail des artisans. Frédéric Bierry : "On fait appel à des produits naturels, du terroir. C’est le circuit court qu’on appelle tous de nos vœux, la garantie d’une alimentation produite en proximité. Quand on voit les pénuries qu’on doit gérer, conserver nos artisans de proximité, c’est essentiel. C’est aussi une garantie de qualité des produits."

Bien manger = bonne santé

Les 147 collèges d'Alsace vont donc faire l'objet cette année d'une attention toute particulière sur les questions liées à l'alimentation. C'est aussi l'occasion de voir les professionnels échanger entre deux mondes : les chefs des restaurants et ceux de la restauration scolaire, qui ne répondent pas aux mêmes impératifs. Devoir proposer un repas sain et équilibré qui tient dans un budget de 2 à 3€ par enfant, c'est un vrai défi. Mais en coulisses, de vrais passionnés exercent pour faire au mieux pour les enfants, et c'est plutôt rassurant. Et comme le rappelle le président de la CEA, "la gastronomie c’est aussi l’ADN de l’Alsace ! Garder un lien entre santé et alimentation c’est essentiel". Parce que bien manger, c'est être en bonne santé. Et comme dirait l'autre, ça ne coûte pas plus cher de bien manger.