PFAS dans l’eau : levée des restrictions dans quatre communes

C’était une annonce choc ! Le 25 avril dernier, un arrêté préfectoral avait interdit la consommation de l’eau du robinet aux personnes vulnérables (nourrissons jusqu’à deux ans, femmes enceintes, femmes allaitantes, personnes immunodéprimées). En tout, 11 communes, des 40 de SLA étaient touchées par un taux non-réglementaire de PFAS dans l’eau. La principale cause ? La présence de mousses anti-incendie utilisées au cours d’exercices par les sapeurs-pompiers de l’EuroAirport.  

Des unités mobiles de traitement mis en place

Un plan d’action pour réduire le taux de PFAS dans l’eau a été lancé par Saint-Louis Agglomération. Son président, Jean-Marc Deichtmann, souhaitait « rétablir la qualité de l’eau le plus rapidement possible », explique-t-il. Au début du mois de juillet 2025, des unités mobiles de traitement par charbon actif ont été déployées sur deux sites de captage : Bartenheim et Hésingue. Des campagnes de tests sur l’eau filtrée ont alors été menées par l’Agence Régional de Santé (ARS) Grand Est et Saint-Louis Agglomération en août dernier. Les résultats sont satisfaisants puisque « l’eau a retrouvé des caractéristiques qui sont conformes aux normes nationales », se félicite Jean-Marc Deichtmann.
Cette semaine, quatre communes ont pu retrouver l’accès à l’eau potable : Bartenheim, Rosenau, Kembs et une « grosse partie » d’Hésingue, soit 800 habitants. Des UMT devraient être installées dans les sept communes restantes, « avant la fin de l’année 2025 », espère le président.

Une deuxième phase prévue dans les temps

« Tout n’est pas solutionné, mais le premier pas est franchi », résume Emmanuel Aubry, le préfet du Haut-Rhin. En effet, ces unités ne sont que temporaires et doivent devenir pérennes. « Nous sommes dans le calendrier et les unités définitives le seront aussi », assure le préfet du Haut-Rhin. Elles devraient voir le jour, « au premier semestre 2027 ». En attendant, des forfaits de 80€ (comprenant en moyenne, 2L d’eau par jour) ont été proposés aux personnes vulnérables.

Un dédommagement conséquent de l’EuroAirport

Coût total de l’opération : 20 millions d’euros. 6 millions pour les unités temporaires, 13 pour la construction d’usines et d’unités pérennes dotées de centrales à charbon actifs. Il en coûtera également 600 000 € par an à la collectivité pour leur exploitation. Le président de SLA a annoncé la participation de l’Agence de l’eau Rhin Meuse pour 1,5 million d’euros et de l’État pour 500 000 €.
L’EuroAirport, considéré comme le principal coupable de la présence de polluants éternels dans les nappes phréatiques de Saint-Louis Agglomération, dédommage la collectivité « à hauteur de la moitié du coût total », soit 10 millions d’euros, « dont 80 % de cette somme avant la fin d'année », détaille Jean-Marc Deichtmann. Ce dernier assure également que l’augmentation du prix de l’eau (déjà prévue avant l’épisode des PFAS) ne prendra effet qu’à partir de 2027.