Saverne veut réduire l'impact carbone des transports routiers

Quelques dizaines de chefs d'entreprises ont fait le déplacement au château des Rohan à Saverne pour prendre quelques infos : comment "verdir" sa flotte de véhicules, et quelles peuvent être les meilleures alternatives. Après le Sundgau, c'est le Pays de Saverne, plaine et plateau, qui se lance dans une étude en collaboration avec Noocarb. Le premier constat est que ce secteur - qui va de Saverne à Wingen-sur-Moder en passant par Bouxwiller, Drulingen ou Sarre-Union - est marqué par une forte activité liée aux transports. Magali Sébastien, cheffe de projet de l'étude faibles émissions à Saverne confirme : "Il y a beaucoup de transport de marchandises sur ce territoire. Presque un tiers des consommations énergétiques viennent du transport routier, c'est un gros levier pour aller vers la décarbonation." Dans les chiffres, 74% des poids lourds qui circulent dans ce Pays de Saverne font du transport de marchandises, et à 88% sur des courtes distances. Lors de l'étude, 30% des transporteurs ont avoué que leurs clients souhaitent qu'ils fassent l'acquisition de véhicules à faible émission.

Vers quelle technologie se tourner ? 

Magali et Jérôme, venus faire la présentation des différentes technologies et possibilités liées au transport routier, ont joué l'objectivité. En évoquant la solution électrique, Jérôme Rousseau n'a ainsi pas occulté "le surcoût lié à l'achat, et une autonomie qui ne représente qu'un tiers de celle du diesel, ce qui peut poser de vraies questions pour des transporteurs longue distance". Solution peut-être d'avenir, l'hydrogène s'avère "encore cher et balbutiant" d'un point de vue technologique, bien que prometteur. Le BioGNC (Gaz Naturel Compressé) est en revanche "une technologie mature et répandue", elle permet une réduction de 80% des émissions polluantes, et l'installation de méthaniseurs se poursuit dans notre pays. Quant au biodiésel à base de colza, il émet moins de CO2, mais tout autant, voire plus, de particules fines. 

Les transports en commun sont aussi concernés / @Top Music - SR

Dans la loi, les entreprises de plus de 500 salariés sont obligées de faire leur bilan carbone et de voir comment l'améliorer. Et l'Etat a fixé un cap pour 2050 : réduire de 55% nos émissions de gaz à effet de serre. Pierre Gangloff, le maire de Lohr, élu référent sur ce dossier décarbonation : "Ce qui est certain, c'est que c'est une nécessité, on n'a pas le choix. Il faut des solutions qui tiennent la route à moyen et long terme, et pour prendre les bonnes décisions, il faut avoir les informations, une étude très détaillée. Le nerf de la guerre, c'est de pouvoir anticiper pour avoir une réelle réponse au problème. On n'a pas forcément aujourd'hui la très bonne visibilité pour savoir ce qui va être le plus efficace à terme. La priorité doit être l'écologie. Cette étude va nous apporter la vision de ce qu'on doit faire, et chaque politique doit anticiper ce qui est bon pour son territoire, ses habitants, et ses entreprises."

Après ces présentations générales sur la législation et les solutions, les patrons ont pu voir de près les nouveautés en termes de transport (camions, bus...) et des ateliers seront proposés pour faire des études au cas par cas en fonction de la flotte de véhicules et des usages quotidiens. "Ce qui est bien avec une matinée comme celle-ci, c'est qu'on commence vraiment à réfléchir, et en commençant à réfléchir, on sait de quoi on parle, et on anticipe", a conclu Pierre Gangloff. 

Les résultats complets de l'étude seront rendus en novembre prochain, avec des applications à venir dès 2025. 

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Dans un tout autre registre, on vous rappelle que Saverne accueillera les championnats de France de Rubik's Cube du 30 mars au 1^er avril !