Un Strasbourg-Paris à 15€ en TGV ?
Publié : 4 mars 2024 à 12h12 - Modifié : 9 mars 2024 à 11h41 par Sébastien RUFFET
Un accord a été conclu entre la SNCF et la start-up Kevin Speed pour l'exploitation de plusieurs lignes à grande vitesse en France. Le Strasbourg-Paris est notamment concerné, avec l'ambition de proposer 16 voyages chaque jour, à des petits tarifs.
L'ouverture à la concurrence, ça se dessine de manière concrète. Preuve en est avec cette signature entre la SNCF Réseau et Kevin Speed, un nouveau venu sur le marché du ferroviaire. Sur son site, l'entreprise Kevin Speed, qui bénéficie du soutien de BPI France et de l'Etat dans le cadre de France 2030, explique son idée de départ : "La situation actuelle, à cause des prix élevés de la Grande Vitesse, c'est une utilisation excessive de la voiture, avec l'impact carbone que l'on connaît... D'où la quantité de familles urbaines qui renoncent à leur rêve, et quantité d’habitants ruraux qui ne peuvent plus accéder aux métropoles. Avec l'ouverture du marché ferroviaire est née l'idée de Kevin Speed : offrir des solutions de mobilité rapide et bon marché à tous ceux qui veulent réinventer leur vie."
Dès 2028, donc, des trains à grande vitesse circuleront de 6h du matin à 23h, avec une offre tarifaire attractive, estimé à 3€ pour 100km "en heures creuses". Pour un Strasbourg-Paris, il faut compter environ 450km, on peut donc estimer un billet autour de 12-15€ si les promesses sont tenues, en tout cas pour les premiers prix et les rames les moins plébiscitées. L'idée de l'entreprise est de réduire les prix pour séduire un maximum de passagers et donc remplir les trains à toute heure. "Nous voulons offrir de la densité dans nos trains, pour diminuer les prix radicalement", explique ainsi Kevin Speed. Les cheminots seront également actionnaires de l'entreprise.
Ilisto en test dès 2026
Une première phase d'essais devrait avoir lieu pour 2026 pour cette nouvelle offre baptisée "Ilisto", avec des créneaux d'exploitation garantis par l'accord-cadre. A noter enfin qu'un accord d'exclusivité a aussi été conclu avec Alstom pour l'achat des nouvelles rames de trains à grande vitesse. Les gares de Lorraine TGV, Meuse TGV et Champagne TGV seront desservies avant l'arrivée à la Gare de l'Est à Paris.
Dernière question, pourquoi "Kevin" Speed ? Parce que "les trains sont pour Kevin... et les autres" affirme le site de l'entreprise. L'idée, c'est donc de prendre un prénom commun, représentatif d'une population qui se déplace beaucoup, mais qui ne souhaite pas rogner sur sa qualité de vie. Exemple : "Kevin vit avec Emma, institutrice. Il est prestataire en contrôle de gestion et doit participer en présentiel à 110 revues de projet par an à Val de Fontenay (94) : ils déménagent de Meaux (77) pour une petite maison avec vue sur la rivière à Chaumont sur Aire (55)". Ou encore : "Geoffrey, infirmier faisant 120 gardes de nuit par an, de 12h (20h à 8h) s’installe à Villiers sur Loir (41) en quittant Longjumeau et son emploi à l’Hôpital Bèclere à Clamart. Il a pris un poste à Paris, Hôpital Necker."
Voilà pour les bonnes intentions. Les premières réponses sont attendues d'ici quatre ans donc, avec les premiers billets et les premiers tarifs. Pour les usagers, c'est en tout cas une nouvelle offre intéressante qui se profile, comme le train de nuit vers Berlin.
Un Strasbourg-Paris, combien ça coûte ? Sur le site de la SNCF, j'ai effectué ce lundi une recherche pour un départ immédiat à destination de la gare de l'Est, sans aucune carte de réduction (quand on a 43 ans et qu'on est voyageur occasionnel, difficile d'avoir un tarif...), et le meilleur prix affiché était à 78,60€ pour un départ à 16h19 et une arrivée à 21h23. En prenant un peu d'avance, et en choisissant un billet non modifiable, j'arrive à faire baisser le prix à 45€. Un tarif qui s'avère pour le coup plutôt raisonnable, sans compter les réductions possibles. |