Emilien Denner, de Schirrhein à la F1 ?

22 janvier 2019 à 11h56 - Modifié : 10 mai 2021 à 10h46 par Sebastien Ruffet

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Une gueule d'ange et un talent démoniaque / @DR

Il est né un 21 mars, comme Ayrton Senna. On pourrait s'arrêter là, mais la comparaison pourrait bien réellement voir le jour dans quelques années.

C'est l'histoire d'un petit prodige. Emilien Denner, né en 2002, n'a jamais été particulièrement attiré par les sports mécaniques, malgré un papa, Eric, gérant de piste de karting près de Karlsruhe. Son truc à lui, c'était le basket. Et puis Emilien a dû filer un coup de main à Eric sur place. "Je me suis fait des copains allemands, raconte Emilien. Ils m'ont un peu poussé pour que je roule avec eux, mais j'avais pas trop envie, et j'ai fini par y aller." Quelques tours ont suffi pour comprendre que le talent était là. 

En seulement deux ans, Emilien Denner passe du novice au titre de champion d'Allemagne et de vice-champion du monde. Un magazine spécialisé dans le kart l'a sacré meilleur pilote du monde, et il a été désigné "révélation de l'année" par la prestigieuse FIA. Toutes les grandes écuries du monde ont déjà un oeil sur le petit Alsacien qui écrase tous les temps de passage.

 

Besoin d'argent pour continuer

La belle histoire n'est pas finie, mais elle aura besoin d'un coup de pouce. Contrairement au foot, où le talent seul peut vous amener très haut, la monoplace, ce n'est pas le même concept. "Pour aller prendre un baquet en Formule 4 puis Formule 3, il faut trois millions et demie d'euros sur trois ans, raconte Eric, qui a monté une structure de management pour aller démarcher des partenaires. Je m'en occupe jour et nuit. On cherche des entreprises qui véhiculent les mêmes valeurs, avec l'aide de l'ADIRA. Tout démarre pour aider Emilien à continuer son chemin vers son objectif qu'est la Formule 1."

F4, F3, les contrats sont déjà en place, le baquet est réservé. Reste à trouver l'argent pour amorcer l'ascension. A même pas 17 ans, Emilien veut jouer la carte locale. 500 entreprises alsaciennes ont été sollicitées. "Les Alsaciens sont mordus, fiers... Alors qu'un de leurs compatriotes puissent arriver à ce niveau... On veut jouer sur cette fibre", précise le papa. 

Autre clin d'oeil du destin, c'est à même pas deux kilomètres de Schirrhein qu'un certain Sébastien Loeb a fait ses armes. "C'est pas le même domaine, évacue Emilien. Loeb et Yvan Muller ont réussi dans leur milieu, j'espère réussir dans le mien." Les deux anciens n'ont pas eu l'occasion de prodiguer quelques conseils sur l'appréhension du très haut niveau. "De toute façon, à son âge, toutes ces choses là le dépassent un peu et c'est très bien comme ça, relance Eric Denner. Il faut que son seul plaisir, ça reste la piste." 

Un autre parallèle nous saute alors aux yeux. Kylian Mbappé. Le footballeur ne cesse de répéter son amour pour le jeu, sa passion intacte, sa façon d'aborder les événements et d'évacuer toute pression. Pour Emilien, la voie semble tracée, mais les virages sont très nombreux. Aux Alsaciens de rendre ce parcours un peu moins tortueux.


Contact : partner@emilien-denner.com