Haguenau, une forêt d'exception

21 mars 2019 à 6h50 - Modifié : 10 mai 2021 à 10h47 par Sebastien Ruffet

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L'une des plus belles forêts de France / @Frantisek Zvardon

Elles ne sont que 13 actuellement, et Haguenau aimerait bien rejoindre ce cercle très fermé : la forêt de Haguenau vise le label "Forêt d'Exception".

Elle fait 14 000 hectares, elle est indivise, elle affiche une diversité naturelle hors norme et unique en France, elle a été le théâtre de grands moments d'Histoire et elle contient son lot de légendes... En quelques mots, la forêt de Haguenau a tous les atouts pour intégrer le label "Forêt d'Exception". "C'est un passé, la mémoire, la culture d'un territoire", a ajouté la sous-préfète de Haguenau-Wissembourg, Chantal Ambroise. Dans l'assistance, Jérôme Buridant, professeur de géographie à l'Université d'Amiens et membre du comité national des forêts d'exception : "C'est vrai qu'il y a un patrimoine naturel exceptionnel à l'échelle de la France, un patrimoine historique intéressant, et la grande originalité, c'est qu'elle est indivise, avec une gouvernance partagée entre l'Etat et la Ville de Haguenau." 

Des paysages originaux

L'enjeu du projet, c'est de concilier la production de bois - importante pour l'économie locale, la protection des milieux naturels et l'accueil du public, qui s'approprie depuis des siècles cet espace naturel hors norme. A tel point d'ailleurs qu'on en oublierait presque ses paysages... "Les paysages sont originaux, poursuit Jérôme Buridant. On a du pin sylvestre qui se régénère, une forêt qui se developpe sur des sols humides, des techniques très particulières avec une exploitation des bois en fin d'été, début d'automne..." Dans un sourire, l'émissaire du comité national avoue que le dossier de Haguenau est plutôt parti sur de bonnes bases.

                                                                                               Un espace naturel plébiscité par les familles

Depuis quatre ans, les équipes de l'Office National des Forêts, dirigée dans le Nord Alsace par Benoît Cuiller, ont déjà planché sur pas mal de projets. "Là, on passe à la rédaction du dossier de candidature qu'on doit présenter à l'automne pour obtenir la labellisation début 2020." Benoît Cuiller n'oublie pas d'admirer cet espace qu'il arpente très régulièrement : "C'est une forêt avec des milieux très différents, des endroits très secs avec presque des dunes de sable, et d'autres endroits beaucoup plus humides... Sur la partie historique, il y a les légendes, la 'forêt sainte'... La ville s'est construite sur une clairière de ce massif forestier qui était un terrain de chasse de Barberousse. Il y a eu les monastères, comme Walbourg, les ermites en forêt, etc. Plus récemment, on a aussi des vestiges importants de la 2e Guerre Mondiale avec une ligne de front qui s'est stabilisée le long de la Moder."

Puisqu'on vous dit qu'elle a tous les atouts.


> Publié la première fois le 27 février