Les agriculteurs demandent des mesures concrètes pour affronter la sécheresse

24 juillet 2019 à 13h20 - Modifié : 10 mai 2021 à 10h52 par Carole Campo

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La sécheresse et les fortes chaleurs posent des problèmes aux agriculteurs. / @Nicolas Rusch

L’été 2018 a été très éprouvant pour les agriculteurs, mais les épisodes de canicule cette année présagent encore plus de dégâts dans les cultures. La FDSEA et les Jeunes Agriculteurs ont rencontré le Préfet du Bas-Rhin, pour demander des mesures concrètes afin de faire face à la sécheresse.

Les agriculteurs ont rencontré le Préfet du Bas-Rhin et du Grand Est pour parler des difficultés liées à la sécheresse et demander des aides concrètes pour y faire face. Les agriculteurs espèrent un coup de main notamment sur le transport de fourages et l'autorisation de faucher les jachères. Nicolas Rusch, exploitant laitier à Waldolwisheim évoque les requêtes formulées auprès du Préfet :

Il y a 1 300 hectares de cultures en jachères au niveau du Bas-Rhin. Nous ce qu'on demande c'est que pour pallier à ce risque de manque de fourrage, on puisse au moins récolter ça... Même si ça n'a pas beaucoup de valeur, ça peut permettre de tenir quelques jours de plus et sans aucun coût pour personne. Aujourd'hui ces achères là, c'est du fourrage disponible pour les éleveurs, et on espère que le Préfet va donner l'autorisation les agriculteurs à faucher ces jachères, comme d'autres régions ont eu le droit de le faire. 

Nicolas Rusch précise aussi qu'au niveau national, la FNSEA a demandé des facilités pour pouvoir rapatrier la paille des régions céréalières vers les zones d'élevage, par exemple à travers la gratuité des péages.

A l'issue de la rencontre avec le Préfet, les agriculteurs du Bas-Rhin n'ont pour l'instant pas obtenu gain de cause. Le Secrétaire général de la FDSEA, Gérard Lorber, espère toutefois une réponse positive dans les prochains jours. Dans le Haut-Rhin, la récolte des jachères a déjà été autorisée par le Préfet

Vers des nouvelles techniques 

La culture du maïs est la plus touchée par ces épisodes de chaleur et c'est ce qui inquiète les agriculteurs : c'est la composante principale des stocks fourragers pour l'hiver. De nombreuses parcelles sont déjà condamnées par la sécheresse et ne donneront pas d'épis, seule la pluie pourrait rattraper une partie des cultures de maïs selon notre agriculteur. Nicolas Rusch parle des techniques d'irrigation possibles pour pallier aux restrictions d'eau liées à la sécheresse.

Là où c'est possible, certains agriculteurs font des retenues d'eau. Ca se fait beaucoup dans le maraîchage, car ce sont des cultures où il y a un risque important sur des surfaces assez faibles. En hiver il y a souvent de l'eau qui coule et on pourrait retenir une partie pour pouvoir irriguer en hiver, c'est une des réflexions. Après il faut aussi travailler sur la consommation en eau : on sait que génétiquement, une même plante peut consommer peu ou beaucoup d'eau pour le même rendement. Là aussi il y a des recherches à faire.

Les fortes chaleurs ont évidemment un impact sur les animaux dans les exploitations et sur les rendements. Dans son exploitation laitière, Nicolas Rusch observe un changement de comportement chez les vaches. Là aussi avec ces fortes chaleurs à répétition, il faudra peut-être se diriger vers un autre modèle. 

La vache se réchauffe en mangeant, donc quand il fait très chaud elle va manger moins, donc si elle mange moins : moins de nutriments et moins de production laitière. Après les vaches restent à l'ombre, elles boivent plus, elles se mettent dans les endroits les plus frais de l'étable. C'est des choses auxquelles ont n'était pas habitués dans les années antérieures. On regarde ce qui se fait dans les pays chauds (Israël, Espagne)  il y a plus de ventilation et de brumatisation pour atténuer l'inconfort et le stress lié à ces fortes chaleurs. 

Par ailleurs, le ministère de l'Agriculture a annoncé ce mardi 23 juillet la suspension des transports d'animaux vivants pendant les jours de canicule aux horaires les plus chauds de la journée, entre 13h et 18h. Le Ministre Didier Guillaume rappelle que pour les transports de longue durée (plus de 8 heures), seuls les transports garantissant des conditions de températures inférieures à 30°C sont autorisés.