Adieu le soutien-gorge : témoignages du mouvement "No Bra"

23 juillet 2020 à 16h14 - Modifié : 10 mai 2021 à 11h02 par Rédaction

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De plus en plus de femmes abandonnent le soutien-gorge. /@Pexels

Durant le confinement, le mouvement du "No Bra" a gagné du terrain. Selon un sondage Ifop publié le 22 juillet, c'est devenu une tendance qui s'inscrit dans la durée chez les jeunes Françaises. Des Alsaciennes nous expliquent pourquoi elles ont abandonné leurs soutiens-gorge. 

Pendant le confinement, beaucoup de femmes ont laissé leurs soutiens-gorge dans le placard. Mais deux mois plus tard, l'ampleur du mouvement "No Bra" ne faiblit pas. Au contraire, cette tendance semble plutôt s'affirmer, portée surtout par des soucis de confort ou de santé. 

Les jeunes Alsaciennes, championnes du "No Bra"

Selon le sondage Ifop pour Xcams, une jeune fille sur six (18%) de moins de 25 ans ne porte jamais de soutien-gorge, contre 4% avant le confinement. Malgré le retour à la normale, les adeptes de ce mouvement restent aussi nombreuses,"signe d'un certain ancrage de cette nouvelle pratique chez les jeunes Françaises". 

Interrogées sur leur pratique du "No Bra", 44% de femmes disent être déjà sorties sans soutien-gorge dans un lieu public. Ce chiffre monte jusqu’à 59% chez les moins de 25 ans. L’expérience du "No Bra" dans le cadre de son activité professionnelle reste en revanche plus limitée (14%), sauf en télétravail : 50% l’ont déjà pratiqué dans ce contexte, dont 44% ces 12 derniers mois.

Pourquoi abandonnent-elles le soutien-gorge ? 

Rougeurs, irritations, sensation d'étouffement : Les motifs de ces adeptes du « No Bra » sont plus dictés par un désir de confort (53%) que par une réelle sensibilité aux discours féministes, sauf chez les jeunes qui sont beaucoup plus nombreuses (32%) que la moyenne (15%) à expliquer que leur choix est déterminé par "le souhait de lutter contre la sexualisation des seins féminins qui impose de les cacher au regard d’autrui".

Manon, 20 ans, est habitante d'Erstein et adepte de ce mouvement car elle ne voit pas l'utilité du soutien-gorge. 

"Ça va faire deux ans que j'ai arrêté de porter des soutiens-gorge. Je continue d'en porter de temps en temps mais c'est de plus en plus rare. J'ai arrêté de les porter parce que ça ne me convenait pas et je ne voyais pas tellement l'intérêt parce que je n'ai pas une petite poitrine ni une forte poitrine, je n'ai pas besoin d'avoir des push-up et je ne ressens pas le besoin d'être maintenue constamment. C'est un peu venu naturellement, et puis je pense que ça a commencé surtout en été où certaines tenues ne vont pas avec les bretelles apparentes du soutien-gorge. Donc c'est venu tout seul."

Pour Julie qui habite à Strasbourg, âgée de 26 ans, c'est une manière de vivre "sans douleur et sans marque sur la peau". Elle comprend les inquiétudes de ces femmes qui n'osent pas sauter le pas. "Si une femme ne porte pas de soutien-gorge, on considère soit qu'elle l'a oublié, soit qu'elle veut se montrer. Et il faut arriver à s'en détacher car c'est son corps : chacun a le droit de s'habiller comme il veut, le principal c'est de ne pas souffrir !"

Changement de comportement

L'étude détaille aussi les facteurs influençant les comportements des femmes vis-à-vis du soutien-gorge. Selon le sondage, la taille du bonnet et la chirurgie esthétique jouent un rôle important dans le choix de porter un soutien-gorge : les femmes faisant un bonnet A sont 57% à pratiquer le no-bra, contre 39 % pour celles faisant un bonnet D.

Chez les jeunes de moins 25 ans, les freins au "No Bra" sont les même que ceux pour le topless sur les plages, à savoir la gêne d’exposer leurs tétons (69%) et "la crainte d’être l’objet d’agression physique ou sexuelle" (57%).