Coup d'envoi des vendanges de crémant : «un millésime prometteur»

24 août 2020 à 16h01 - Modifié : 10 mai 2021 à 11h03 par Anne-Sophie Martin

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Début des vendanges de crémant ce lundi 24 août. / @Pexels

Premiers coups de sécateur ! Coup d'envoi ce lundi 24 août des vendanges de crémant et pour les autres vins dits tranquilles, ce sera dès le 3 septembre.

Ce millésime 2020 s’annonce prometteur. Les vendanges ont dix jours d'avance par rapport à l'an dernier en Alsace. 

Interview de Charles Schaller, président des producteurs de crémant d’Alsace et vigneron indépendant à Mittelwihr.

Comment s’annonce ce millésime ?

Au niveau de la qualité, puisque c’est notre but principal, il s'annonce de très belle augure. Pour les raisins qui sont engagés en surface pour les crémants, la maturité avance bien, on commence avec des cépages un peu plus précoces (pinot gris, pinot noir). Les acidités sont au rendez-vous. Pour le crémant il faut de la fraîcheur donc l’acidité est un facteur principal et au niveau quantité on devrait atteindre nos 70 hectolitres par hectare de rendement autorisé cette année. C'est un millésime très prometteur !

Cela s’annonce donc être un très bon cru ?

2020, au niveau de la qualité, cela s’annonce très bien. Les vendanges ne font que commencer, on ne va pas parler trop vite mais les prévisions météo des prochains jours nous laissent des possibilités pour attendre un peu. Moi pour ma part, j’ai décidé d’attendre le 7 septembre pour vendanger. Certains secteurs ont souffert de la sécheresse, mais il n’y a pas de stress à avoir pour le moment, tout est au beau fixe !

Ces vendanges ont dix jours d'avance par rapport à l'an dernier, ça ne vous surprend pas ? 

Non, pas plus que cela. Depuis 2003, on vendange souvent très tôt, c'est très régulièrement début septembre, voire fin août. 90 jours après la floraison, on vendange, on est tout a fait dans les clous par rapport au cycle de la vigne.

C’est la logique du réchauffement climatique, des vendanges de plus en plus précoces ?

Il y a un réchauffement, maintenant ce n’est pas forcement aussi grave qu’il n’y paraît.

Comment se portent les ventes de crémant ? On dit que le champagne n’est pas à la fête et qu’il a vu ses ventes terriblement chuter… Qu’en est-il pour le crémant d'Alsace ?

Avec la crise sanitaire et l’annulation de toute manifestation - foires, salons ainsi que mariages, baptêmes - on a une chute sur les six premiers mois de l’année de l’ordre de 20% au niveau des volumes vendus. Maintenant, si on compare par rapport à l'an dernier, on ne perd que 3,8%. Ce n’est pas encore alarmant, mais il faut voir comment se comportent les ventes en fin d’année, puisque pour le crémant, les six derniers mois de l’année représentent deux tiers de nos ventes. Il y a une grosse crainte par rapport à la tenue ou non des prochains salons et foires puis des marchés de Noël qui sont pourvoyeurs d’importants chiffres d’affaires.

C’est alors moins dramatique que pour le champagne ?

Oui pour l’instant. Surtout au niveau des réunions familiales comme les mariages, les grandes fêtes, etc, le champagne a beaucoup perdu. Il y a aussi l’aspect rapport qualité/prix aujourd’hui : les gens savent ce qu’est un crémant et je pense que beaucoup de crémant sont vendus à leur juste prix et conviennent à beaucoup de ménages français ou étrangers.

Est-ce que le crémant s’exporte davantage ?

Il s’exporte mais il ne représente qu’une vingtaine de pourcent des ventes de crémant. Si on arrive a le développer commercialement ça sera a l’export, c’est l’un des gros chantiers qu’il va falloir mettre en oeuvre.

Le marché était-il difficile à l’export, en raison de la Covid-19 ?

Il a été difficile partout. Notre principal pays importateur, la Belgique, a eu des mesures tout aussi drastiques de confinement que nous en France. Alors c’est beaucoup de volumes qui n'ont pas été exportés. Il y a les surtaxes aux États-Unis qui sont aussi un gros marché pour les crémants d’Alsace. Il y a plusieurs choses, il n'y a pas eu que le Covid. La conjoncture économique a été délicate partout et il va falloir compter avec l’après Covid, les traces économiques que cela va laisser.

Les vendanges recrutent-elles toujours actuellement ?

Bien-sûr, il y a la cellule "Alsace Vendanges", de Pôle Emploi… Je pense que beaucoup de nos collègues ont toujours besoin d’un peu de main d’oeuvre, même si la plupart ont déjà leur équipe à l’arrivée des vendanges mais il y a toujours des recrutements. 

 

Réécoutez en intégralité l'interview de Charles Schaller : 


Encore des postes à pourvoir, si vous êtes intéressé pour vendanger, contactez la cellule Alsace Vendanges au 03 89 20 80 70 ou consulter le site de Pôle Emploi.