Invasion de guêpes en Alsace : "elles font de gros dégâts !"

9 septembre 2020 à 20h11 - Modifié : 10 mai 2021 à 11h03 par Rédaction

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En raison de l'hiver très doux, les guêpes ont envahi l'Alsace cette année, et ont causé de gros dég

C’est bien une année à guêpes en Alsace. Les guêpes et frelons seraient trois à cinq fois plus nombreux que l’an dernier. En cause, l’hiver très doux qui a nettement réduit leur mortalité. Ces guêpes risquent de rester chez nous jusqu'à l'automne. 

Interview de Nicolas Dieval, responsable de l’agence Grand Est DKM Experts à Illkirch, spécialisé dans la destruction de nids d’insectes.

Est-ce qu'on assiste vraiment à une invasion de guêpes en Alsace ?

Ce n’est pas seulement en Alsace, c’est une tendance nationale. Aussi bien nous que d’autres sociétés, on a été extrêmement sollicités pour des nids de guêpes et de frelons. Par rapport à une année normale, on a eu trois fois plus de demandes pour traiter des nids de guêpes ou de frelons.

Votre activité ne faiblit pas actuellement ?

Tant que les températures continueront à être clémentes, comme ce qu’on a aujourd’hui, elles seront toujours actives. L’année dernière, pour vous donner un exemple, en ayant des températures un peu moins douces on traitait encore des nids de guêpes fin octobre début novembre.

On parle d’une année à guêpes : dans quelle mesure votre activité a-t-elle progressé ? 

Par rapport à une année classique, on est sur trois fois plus de volume que les années précédentes.

Les guêpes s’infiltrent un peu partout. Il y a beaucoup de nids chez les particuliers. 

Tout à fait. Spécifiquement, on a eu beaucoup de demandes pour ce qu’on appelle la guêpe germanique. C’est celle que l’on va retrouver dans les toitures, dans les combles, dans les façades, dans les greniers. Le problème de cette guêpe est qu’elle a tendance à grignoter tout ce qui l’entoure, aussi bien la laine de roche, que le plâtre, le bois… Elle agrandit le volume pour pouvoir construire et étendre son nid. Elle a tendance malheureusement à grignoter le placoplâtre et à atterrir directement dans le domicile des gens. Elles font beaucoup de dégâts. Notamment le "placo", on a eu des demandes de particuliers où les guêpes rentraient directement dans leur salon ou leur chambre.

Avez-vous assisté à des scènes assez impressionnantes ?

Oui bien sûr. On est assez réactif : les gens nous appellent et on essaye en général d’intervenir dans les 24 à 48 heures grand maximum. En pleine nuit, des personnes se sont retrouvées avec des centaines de guêpes au  milieu de la chambre, parce qu’elles avaient fait un trou dans le "placo" au niveau du plafond. Les gens ont tout juste eu le temps de décamper avant de se faire assaillir par les guêpes.

Malheureusement comme les années précédentes, il y a eu beaucoup d’accidents. On nous a remonté des chiffres des urgences qui montraient que, par rapport à une année précédente, il y avait eu avaient eu beaucoup de cas de piqûres de guêpes ou de frelons en admission. Des échos qui proviennent du CHU de Strasbourg et des hôpitaux de Mulhouse et Colmar.

Quelle est la raison de leur surpopulation ? Est-ce dû à l’hiver très doux ?

On a des hivers de plus en plus doux, de plus en plus cléments. Avant, il y avait la fameuse barrière du froid qui éliminait un certain nombre de fondatrices, les reines. Aujourd’hui, étant donné qu’on n'a plus de vrai hiver avec des températures négatives pendant un certain nombre de jours, toutes les futures reines passent l’hiver. On se retrouve forcément avec plus de nids à traiter au fur et à mesure des années. C’est l'effet pyramide.

Les guêpes nous gâchent souvent nos déjeuners et parfois envahissent complètement la maison, elles font des dégâts. Mis à part ça, la guêpe joue-t-elle un rôle écologique ?

Forcément les guêpes ont leur rôle à jouer, comme n’importe quel insecte. Elles ont leur rôle dans la nature mais forcément le danger ne vient pas de celles qui font leur nid dans la forêt ou dans la campagne. C’est les guêpes qui font leur nid à proximité des habitations ou dans les habitations en elles-même. Du coup, on se retrouve avec des guêpes, comme vous l’avez dit, qui viennent nous empoisonner la vie lorsque l’on déjeune à l’extérieur ou même directement dans nos habitations.