Covid-19 : les labos saturés

21 septembre 2020 à 11h44 - Modifié : 10 mai 2021 à 11h03 par Céline Rinckel

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Outre les hôpitaux, voilà d’autres personnels de santé surchargés de travail : les laboratoires d’analyses médicales. Les tests PCR se multiplient et les labos doivent embaucher du personnel et acheter du matériel pour suivre la cadence. 

A Wittenheim, le plateau technique des 17 laboratoires Biorhin tourne à plein régime. Depuis le début de l’épidémie, les 160 salariés se relaient pour traiter au plus vite tous les dossiers : ils sont passés de 100 tests par jour au printemps à 800 tests par jour actuellement. "Les tests ont été multipliés par 10 depuis le début de l’été. Donc là les équipes font les 3x8", explique le Docteur Pierre-Adrien Bihl, biologiste médical, responsable du laboratoire Biorhin et secrétaire général du Syndicat des Jeunes Biologistes Médicaux. Biorhin a aussi dû acheter une nouvelle machine et embaucher du personnel. Aujourd’hui Biorhin effectue plus de tests PCR que d’autres examens de base (NFS). "L’activité est folle", avoue le Docteur Pierre-Adrien Bihl. 

Pour faire un test PCR chez nous, il faut prendre rendez-vous sur notre site Internet. On vous propose des créneaux ouverts sur le site, avec un ordre de priorité en fonction des indications que vous remplissez. Donc on suit la doctrine édictée par le ministère de la Santé. Ensuite une fois que votre test a été fait, les résultats on essaye de les rendre en 72 heures. Donc s’il-vous-plaît soyez respectueux du personnel de l’ensemble du laboratoire et ne venez pas harceler le laboratoire toutes les cinq minutes pour avoir le résultat plus rapidement : on fait le maximum pour que les résultats sortent le plus vite possible pour tout le monde. / Docteur Pierre-Adrien Bihl, biologiste médical, responsable du laboratoire Biorhin et secrétaire général du Syndicat des Jeunes Biologistes Médicaux

Pour éviter la saturation des laboratoires d’analyses, il est donc important de prioriser les patients, conformément à la doctrine du ministère de la Santé.

Alors la priorisation mise-en-place par le ministère de la Santé, c’est numéro 1 les patients sur ordonnance donc vus par un médecin, ou les patients symptomatiques. Après il y a les patients en pré-opératoire. Et en tout dernier les patients asymptomatiques, qui n’ont pas d’ordonnance. Assez important aussi : ce sont les patients contact, c’est-à-dire ceux qui ont été en contact avec un cas positif, contact vérifié par l’Assurance maladie et l’Agence Régionale de Santé (ARS), pas des gens qui s’imaginent être des cas contact pour pouvoir passer plus vite sur des résultats. / Docteur Pierre-Adrien Bihl, biologiste médical, responsable du laboratoire Biorhin et secrétaire général du Syndicat des Jeunes Biologistes Médicaux

Les labos sont surchargés et les patients parfois agressifs, ce qui n’arrange pas la situation. D’autant plus que le bout du tunnel n’est pas pour tout de suite.

On était partis pour un sprint au début de quelques semaines. Finalement c’est un marathon et là on est plus sur de l’ultra-trail. Ça fait six mois que nos équipes sont vraiment à fond, donc la fatigue se fait ressentir. On n’en voit pas vraiment le bout. Ce qui est sûr c’est qu’on est saturé actuellement. On espère qu’on verra le bout du tunnel dans pas trop longtemps pour que tout le monde puisse prendre un petit peu de repos bien mérité. / Docteur Pierre-Adrien Bihl, biologiste médical, responsable du laboratoire Biorhin et secrétaire général du Syndicat des Jeunes Biologistes Médicaux

Pour tenir sur le long terme, les laboratoires Biorhin et leurs laboratoires associés (notamment Biolia) recherchent encore du personnel qualifié, notamment des techniciens et des infirmiers. 


Test PCR ? Ça veut dire quoi ?

PCR signifie Polymerase Chain Reaction ou Réaction de Polymérisation en Chaîne. C’est en fait une technique utilisée dans les laboratoires. Les tests PCR consistent à rechercher le virus dans les sécrétions. Pour ce faire, des cellules sont prélevées au fond du nez à l’aide d’un écouvillon. Une partie du matériel génétique du virus prélevé est ensuite amplifié grâce à une technique appelée PCR qui a l’avantage de détecter de très faibles quantités d’agents pathogènes.