Lembach : la deuxième vie du manoir des Fleckenstein

14 septembre 2021 à 17h10 - Modifié : 8 novembre 2021 à 13h41 par Sebastien Ruffet

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Façade tout en symétrie, et toit à la Mansard font du manoir un bâtiment très particulier dans le no

Drôle de vie et d'histoire pour ce batiment inscrit aux Monuments Historiques. Depuis 2015, des travaux particuliers redonnent au Manoir des Fleckenstein à Lembach son lustre d'antan.

Il ne reste aucun document. Pas de nom d'architecte, pas de plan, pas de date. Grâce aux techniques actuelles, on a pu établir que les chênes qui ont servi à la charpente ont tous été abattus en 1738, en une seule fois, pour une construction qui a débuté dans la foulée, puisqu'on "travaille avec le bois vert, c'est plus facile", avance Denis Elbel, le vice-président de l'Association pour la Sauvegarde de la Maison Alsacienne, mais aussi désormais co-propriétaire des lieux. Va pour 1740 donc. 

       

Balloté au fil de l'Histoire entre révolutionnaires et famille peu investie - sans compter l'occupation allemande et une bataille du 15 mars 1945 qui fera tomber un obus sur le toit - le bâtiment reste néanmoins debout. "A 10 ans près, il menaçait toutefois de s'effondrer", poursuit Denis Elbel devant le pignon ondulé côté rue. Un an et demi de réflexion pour l'ingénieur de métier avant de trouver la solution pour sauver le tout. A l'intérieur, même si le manoir est désormais bien isolé et aux normes de 2021, tout est planqué pour ressentir au maximum l'ambiance XVIIIe siècle, jusqu'au lave-vaisselle planqué dans une vieille commode en bois

Inhabité depuis 1931, le manoir se laisse découvrir au fil des travaux. "Quand vous enlevez des plâtres ou des enduits, vous retrouvez la façon dont cela a été construit, vous arrivez à la structure, vous retrouvez la marque du maçon, du charpentier, on retrouve des techniques du début du XVIIIe siècle, c’est passionnant, un vrai travail d’archéologue !"

Pour respecter le travail originel, il faut faire appel aux dernières technologies, aussi paradoxal que cela puisse paraître. Il n'existait pas de gros radiateurs en fonte : on les enlève et on les remplace par des plinthes chauffantes, discrètes, et qui respectent le lieu. Les serrures d'origine ont été re-moulées, des fenêtres confectionnées sur mesure pour accueillir les charnières d'époque... Un vrai laboratoire qui intéresse jusqu'aux représentants des Monuments de France

Ce travail vraiment incroyable est à découvrir ce week-end lors des Journées du Patrimoine. Une chance unique puisqu'une fois occupé par les habitants, il ne sera plus possible de le visiter. En gros : c'est maintenant ou jamais, et les places sont limitées. 

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                                                                   Denis Elbel, vice-président de l'Association pour la Sauvegarde de la Maison Alsacienne