Collégiens : méfiez-vous des réseaux sociaux
8 octobre 2018 à 8h00 - Modifié : 10 mai 2021 à 10h44 par Céline Rinckel
La première Journée du droit a eu lieu dans une dizaine de collèges alsaciens. Des avocats ont rencontré des élèves de classes de 5ème pour parler réseaux sociaux et règles de droit. Nous avons participé à un échange au collège de Volgelsheim.
L’utilisation de Snapchat, Twitter, Facebook, les photos publiées, le cyber-harcèlement : autant de thèmes que les collégiens ne maîtrisent pas forcément, et pourtant ils sont les premiers concernés. Maître Claire Goudmand est avocate au barreau de Colmar, et aussi maman d’une adolescente de 13 ans. Elle a passé un après-midi au collège de Volgelsheim pour sensibiliser les élèves à leurs droits et à leurs devoirs.
De plus en plus, je reçois dans mon cabinet des jeunes gens qui ont à peine 13 ans qui sont déjà victime ou qui ont commis des délits relatifs à l’usage des réseaux sociaux, et je me rends compte qu’en fait ils n’ont absolument pas conscience de la responsabilité qu’ils ont dans la pratique du réseau social.
Vous pouvez vous mettre en danger
Juge pour enfants, sanctions, pervers derrière l’écran : l’avocate met rapidement les points sur les i, non pas pour faire peur mais pour faire réfléchir : « Quand vous utilisez une application / un réseau social, vous souscrivez en fait un contrat. Et comme tout le monde, vous ne lisez pas les conditions d’utilisation. Avec toutes les informations que vous donnez, vous pouvez vous mettre en danger ». Des conseils simples sont aussi rappelés : les réseaux sociaux sont normalement interdits aux moins de 13 ans et il est préférable d’enlever la géolocation, notamment sur Snapchat. « Une petite bêtise peut entrainer de graves conséquences pénales ».
Pour Eric Chiocchia, principal du collège de Volgelsheim, cette action rentre dans un projet plus global de citoyenneté :
Dans tous les établissements, nous avons des situations de harcèlement, qu’ils soient cyber-harcèlement ou autre type de harcèlement. On a ces situations. Elles sont bien sûres pas très développées. On n’a pas de nombreux cas, mais nous avons des cas qui régulièrement nous pourrissent notre établissement. Donc on essaye d’y remédier.
Pour que ça s'arrête, il faut en parler
Adrien, élève en classe de 5ème, est, comme ses camarades, connecté avec ses amis dès la sortie du collège :
J’ai appris que les réseaux sociaux sont dangereux et qu’il faut faire attention, surtout faire attention aux personnes qu’on rajoute. Il y a un ami à moi qui s’est fait harcelé. On fait que de l’appeler « le roux ». Il en a eu marre. Il m’en a parlé. On est allé voir la gendarmerie pour porter plainte.
En conclusion, Maître Claire Goudmand a surtout rappelé que le plus important est de parler à un adulte de confiance :
Si on peut avoir fait quelque chose de mal, ou surtout si on a été victime de harcèlement, de captation d’images, de diffusion d’images - ce qui est très perturbant quand on a 12-13 ans - il faut en parler. Que ça soit au professeur principal, à un professeur avec qui on s’entend, aux parents : il ne faut pas hésiter à en parler aux adultes.
Non au harcèlement : https://www.nonauharcelement.education.gouv.fr/