Antoine Raullet, jeune prodige, fondeur de cloches à Lingolsheim

20 juillet 2021 à 20h01 - Modifié : 8 novembre 2021 à 12h15 par Rédaction

Antoine Raullet et sa dernière création pour l'église gallicane de Lingolsheim. /@ Top Music - LD

Il n'a que 15 ans et vient à peine d'obtenir son brevet... et pourtant il est le plus jeune fondeur de cloches de France. Antoine Raullet est originaire d'Ostwald et a déjà 18 cloches à son actif. Rencontre avec ce jeune prodige alsacien.


Au début, les cloches n'étaient qu'une simple passion. Antoine avait 11 ans. Il montait dans les clochers des églises pour les admirer. Un jour, à l'église du Hohwald, Antoine a assisté à la coulée d'une cloche et là, ça a été le déclic : "Ça m'a tout de suite passionné. Je me suis dit qu'il fallait que je fasse des cloches", affirme le jeune fondeur de cloches.


Le grand saut et les premières cloches


Bien que sceptique au départ, sa famille l'a aidé : "Les cadeaux de Noël, c'était les outils", dit-il. Antoine a pu accumuler du matériel chez lui. Il dispose maintenant d'un atelier chez ses grands-parents à Ostwald : "Le plus long, ça a été la mise en pratique de l'atelier, il y a eu un an de préparation. J'ai pu commencer les premiers moules. Il y a eu des ratés et c'est normal."



Deux des quinze clochettes réalisées par Antoine Raullet. /@ Top Music - LD


Depuis ses débuts, Antoine a produit une quinzaine de clochettes de 8,5 centimètres de diamètre et deux autres cloches un peu plus grandes. Samedi dernier, il a réalisé une cloche de près de 25 kg et 33,5 centimètres de diamètre pour l'église gallicane de Lingolsheim.



La cloche en question, assez difficile à porter... /@ Top Music - LD


L'histoire d'une rencontre


La rencontre s'est faite par hasard avec Raphaël Steck, évêque de l'église gallicane de Lingolsheim. La rencontre avec Antoine a entraîné la construction d'un clocher pour l'église. Une fois fin prêt à accueillir des cloches, Antoine a proposé à l'évêque de lui en construire une. Raphaël était prêt à récupérer des cloches d'occasion mais la proposition d'Antoine était très intéressante. "On voulait une cloche avec une âme", affirme Raphaël Steck. C'est ainsi que le chantier a été planifié.


Le jardin de l'église gallicane de Lingolsheim s'est transformé en un véritable atelier. De nombreux curieux étaient au rendez-vous.




Quelques photos du chantier. /@ Église gallicane de Lingolsheim


Le clocher de l'église gallicane de Lingolsheim accueillera trois cloches. Antoine Raullet devra encore couler la plus petite des trois. La troisième, la plus grosse, sera une cloche d'occasion.


"Je me suis occupé de faire le moule avec un nouveau processus qui consiste à mélanger du sable de quartz avec une résine chimique, du silicate de soude. On va venir injecter du CO2 à l'intérieur et le sable deviendra dur comme du béton. On trace la forme de la cloche avec une planche, on trace un profil à l'intérieur. L'objectif est d'avoir la bonne note à la fin. On l'a eu, on peut être fiers de nous. (...) C'est une cloche réussie", détaille Antoine Raullet.


Antoine a collaboré avec Thierry Zill, à ses côtés pendant huit mois pour l'aider et le soutenir dans les travaux, et Thibaut Boudart, venu exceptionnellement de Belgique pour couler la cloche avec Antoine. "Je tiens à les remercier parce qu'ils m'ont beaucoup aidé", ajoute le jeune fondeur de cloches.


Écoutez Antoine Raullet, le jeune fondeur de cloches, au micro de Léo Doré :





La cloche sera bénie le 15 août. Tout se fera en plein air à l'église gallicane de Lingolsheim à partir de 14h. Elle sonnera pour la première fois le 26 septembre à midi pour la procession de Saint Joseph. Plus d'informations sur la page Facebook de l'église.





Antoine Raullet a l'intention de se professionnaliser. /@ Top Music - LD


Le plus jeune fondeur de cloches de France


"Je suis pratiquement sûr que je suis le plus jeune à savoir faire des cloches. Il y en a un autre à Annecy, le fils de la famille Paccard, mais lui pose uniquement les décors sur les moules. Je suis le plus jeune à maîtriser la partie moulage et la partie fonderie, fondeur de cloches de A à Z", affirme Antoine Raullet.


De la passion au métier


Titulaire du brevet, Antoine Raullet va maintenant s'orienter vers la ferronnerie. Le jeune homme a déjà de grands projets pour l'avenir : "Je compte monter mon entreprise dans le campanaire, l'entretien des cloches. La coulée et la fonte, ça sera plus rare. Mais l'entretien, il y en aura parce qu'une cloche sonne 365 jours par an, plusieurs fois par jour, ça s'entretient."


Vous pouvez suivre Antoine et son aventure sur sa page Facebook.