Céline Dion sans strass ni paillettes
Publié : 25 juin 2024 à 12h15 - Modifié : 26 juin 2024 à 7h34 par Sébastien RUFFET
Le documentaire "Je suis Céline Dion" est sorti ce mardi sur la plateforme Prime Vidéo. La star internationale se confie sans filtre sur la maladie qui la ronge depuis des années : le syndrome de la personne raide. Un film dur et émouvant.
C'est incontestablement l'une des plus grandes voix de la chanson. Céline Dion, c'est 27 albums et 250 millions de ventes à travers le monde, des tournées exceptionnelles, et un rêve éveillé pour la petite fille venue d'une famille de 14 enfants dans la banlieue de Québec.
Dès le début, un avertissement : il y a des scènes puissantes de traumatismes médicaux dans ce documentaire. Un avertissement pas inutile à l'approche de la fin, quand Céline Dion fait l'une de ses crises. Un moment poignant, très dur, et qui sera difficile à digérer pour les fans de la chanteuse.
Un documentaire très bien réalisé
Avant cela, il faut le dire, un documentaire très bien ficelé, avec une grande fluidité entre les époques, des souvenirs de jeunesse à la naissance de ses enfants, en passant par son idylle avec René ou son petit musée personnel où elle garde absolument tous les objets de sa carrière, mais aussi de sa vie personnelle, comme les habits ou les jouets des enfants.
Très touchante, les traits tirés, fatiguée, Céline - parce qu'on a envie de l'appeler par son prénom - s'expose, ne cache rien. Elle ne veut plus mentir. Cette maladie a commencé à l'entraver il y a de cela 17 ans déjà avec les premiers spasmes aux cordes vocales, et parfois, il a fallu annuler des concerts : "Il fallait alors expliquer pourquoi... Et on mentait", raconte la Canadienne. Complètement shootée aux médicaments pour se tenir debout sur scène, "parce que The Show must go on", Céline Dion a longtemps refusé, par pudeur sans doute, de tout raconter à ses fans. Il y a cet extrait où elle tente de pousser sa voix, mais rien ne sort, les muscles contractés de sa gorge l'empêchant de retrouver sa splendeur : "Je ne veux pas que les gens entendent ça", glisse-t-elle dans un sanglot.
Suivre sa voix
Parce que sa voix, c'est ce qui l'a portée toutes ces années. Une voix qu'elle a suivie, dit-elle. Un bonheur, une joie immense d'être sur scène, devant le public. Mais à l'écouter, c'est comme si la petite Céline était cachée derrière cet "instrument". Et sans cette voix, "je suis qui ?", s'interroge la star aux multiples récompenses. Comme si la femme ne pouvait plus exister sans l'artiste. On comprend alors que c'est une relation complexe : la musique est tout pour elle, sa voix est tout pour elle, et sans elle, quel avenir ? Il ne lui reste plus rien en somme.
Dans "Je suis Céline Dion", on découvre aussi une femme simple, qui en profite pour mettre en lumière ses musiciens, ses stylistes : "On est devenu une famille au fil du temps, et je suis devenue ce que je suis grâce à eux."
"Tu veux que les caméras sortent ou c'est ok ? - C'est ok."
Une maladie rare
Découvrir ses flacons de médicaments entre ses cosmétiques, la voir avec son kiné spécialiste de cette maladie qui touche une personne sur un million, la voir les larmes aux yeux quand on lui explique que pour son traitement concentré il faut entre 1000 et 15000 dons de plasma, tout cela donne un documentaire très touchant, qui dresse un autre portrait d'une star planétaire, connue pour ses envolées lyriques, ses robes flamboyantes et ses shows démesurés.
Aujourd'hui, elle rêve de remonter sur scène. De retrouver le public. De chanter. C'est après un enregistrement qui la transportera de bonheur qu'elle s'effondrera dans une de ces crises si terribles. Comme s'il ne pouvait plus y avoir de bonheur sans contrepartie. On oublie alors la légende, la star, l'idole, pour se dire qu'on irait bien juste prendre un café avec cette dame de 64 ans si attachante, et qui a tant d'histoires à raconter.