Charlotte, l'Alsacienne qui plonge à plus de 20 mètres

12 décembre 2023 à 14h22 - Modifié : 13 décembre 2023 à 13h50 par Sébastien RUFFET

Charlotte Hertzog
Charlotte Hertzog, l'amour du risque
Crédit : @Top Music - SR

Il faut avoir le coeur bien accroché et avoir le goût de la performance. Charlotte Hertzog est l'une des rares femmes à s'adonner au plongeon de haut vol, mais faute de moyens et de financements, l'Alsacienne pourrait manquer les prochaines grandes compétitions. A moins que...

Ce n'est pas peu dire que les femmes sont peu nombreuses dans cette discipline spectaculaire et dangereuse à la fois. L'an passé, Charlotte Hertzog, 29 ans, était d'ailleurs la seule à concourir en France dans la catégorie plongeon de haut vol, "high dive" en anglais. Haut vol, c'est à dire un saut à 20 mètres de hauteur pour les femmes, 27 mètres pour les hommes. Autant dire qu'il ne faut pas trop cogiter quand on est sur la plateforme. "C'est anti naturel", reconnaît Charlotte, originaire de Haguenau. "Même moi j'ai peur à 20 mètres ! Après on apprend à gérer cette peur. A partir du moment où t'as plus peur, ça devient dangereux. Mais je travaille dessus pour qu'elle m'aide, plutôt que ce soit un handicap."

Avec un passé de gymnaste qui lui donne cette maîtrise de l'espace et de son corps, Charlotte s'est orientée vers le plongeon en 2017 : "Je commençais à avoir mal partout, je voulais un sport qui ressemblait mais sans les traumatismes qu'on peut avoir quand on tombe. Je me suis dit le plongeon c'est cool on tombe dans l'eau... C'est ce que je me suis dit au début, parce qu'après je me suis rendu compte que l'eau fait mal !" Pas de quoi décourager l'athlète qui est très vite passée au plongeon de haut vol, en "grillant quelques étapes parce que [j'ai] commencé tard". 

La découverte des spectacles comme déclencheur

D'abord à tâtons, en loisir, à la piscine de Schiltigheim, le plongeon va devenir une véritable passion, et même un métier. "J'ai découvert les spectacles, je me suis dit que j'avais envie de faire ça. A partir de là, je me suis entraînée intensément pendant trois mois pour intégrer la compagnie qui faisait ça. Ils m'ont pris et là je me suis lancée à fond dans le plongeon que ce soit au niveau professionnel, loisir, ou dans ma vie de tous les jours."

De mars à octobre, Charlotte se retrouve donc embarquée dans des parcs d'attraction pour faire des spectacles. Un moyen de vivre d'un sport aujourd'hui peu développé et peu médiatisé. Nécessaire quand on n'est pas un sport olympique et que les aides se réduisent donc à peau de chagrin, ce qui rend la tâche difficile quand on veut évoluer au plus haut niveau mondial. Entre deux sauts, Charlotte tente donc de faire des appels du pied et des mécènes qui pourraient lui permettre des voyages pour s'entraîner dans les meilleures conditions et faire mieux que sa 23e place aux derniers championnats du monde de la discipline en mai dernier

L'année 2024 sera donc une année charnière en termes de compétition sportive pour Charlotte. Elle espère pouvoir continuer à grimper tout là haut, en se concentrant sur ce qu'elle a à faire. "Quand je suis là haut, je suis vraiment focus sur ma technique, ce que je dois faire, comment le faire. Et je ne pense plus la hauteur sinon... J'y vais pas ! (rires)

> Pour contacter Charlotte : charlotte.hertzog@gmail.com / Insta : charlotte_hertzog

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