Comment les entreprises alsaciennes se décarbonent
Publié : 30 août 2023 à 11h18 - Modifié : 31 août 2023 à 9h09 par Sébastien RUFFET
Dépenser moins d'énergie, c'est devenu une évidence : l'impact écologique se double d'un intérêt financier, et les entreprises alsaciennes, quelle que soit leur taille, y sont de plus en plus sensibles.
Finalement, à bien y regarder, d'écologie à économie, il y a beaucoup de lettres en commun. Et pas seulement. Miser sur la transition énergétique, avec les prix des matières premières et de l'énergie qui explosent, ça ressemble plus à un bon plan. S'il y a un coût évident à installer des panneaux photovoltaïques ou investir dans des véhicules plus propres, il devient alors intéressant de se tourner vers les chambres consulaires de l'industrie, de l'artisanat et de l'agriculture, qui ont mis en place tout un tas de subventions pour aller vers la décarbonation de l'économie alsacienne.
Si la transition écologique relève parfois de la "simple" volonté du dirigeant, l'impact économique est aussi un accélérateur quand on se penche réellement sur la question. C'est ce qu'a raconté Victor Natenzohn, le responsable QSE chez Skako Vibration à Strasbourg, lors d'une journée dédiée à ces problématiques : "Quand j'ai dit à ma direction qu'on pourrait installer des panneaux photovoltaïques, ils étaient d'abord sceptiques. Quand je leur ai dit qu'on pouvait gagner 30.000€ par an, là ils m'ont dit vas y, fonce (rires)." L'installation, sur 1 500m² de toiture sera rentable en seulement 9 ans d'exploitation, et permettra d'alimenter en partie le site de l'entreprise.
Des performances nettement meilleures avec quelques ajustements
Cet exemple est un parmi beaucoup d'autres. Parfois, il suffit juste de se poser la question pour améliorer le rendement de son entreprise, sans forcément changer beaucoup de choses à ses habitudes. C'est le cas de l'exploitation agricole Renckert à Reimerswiller. Patricia explique qu'elle a pu "améliorer le rendement de ses vaches laitières, pour avoir moins de têtes, mais avec la même production au final. On a fait un diagnostic, et on a vu qu'on pouvait améliorer l'alimentation par exemple." Moins de bêtes, c'est moins de rejet de CO2 dans l'atmosphère. Et pour ses prairies, Patricia a opté pour des légumineuses : "Cela demande moins d'eau, pas d'engrais, et ça fournit de la nourriture pour mes bêtes, et donc des achats et du transport en moins. Après un an seulement, on a pu déterminer qu'on avait économisé 42 tonnes équivalent CO2 sur l'exploitation, soit la circulation de 166.000 voitures sur une année !"
Le mouvement s'accèlère et les chambres ont recruté des experts pour accompagner et faire des diagnostics. L'amélioration du rendement écologique est devenue une priorité, et pas seulement parce que c'est bon pour la nature.
L'événement s'est tenu chez Perle, brasserie impliquée dans la transition écologique / @TopMusic - SR
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