Holtzheim : la valise qui voyage dans le temps

Il est temps de changer notre mode de consommation. Ou plutôt de revenir à quelque chose qui marchait plutôt bien à une époque : les objets réparables, durables. Cette tendance finira par s'imposer, c'est certain, et Julien Ehret a repensé sa valise Dot-Drops sur ce principe. Si le modèle à picots a connu un succès en Asie avec les possibilités de "pixel art" sur sa face avant, l'utilisation de nouveaux matériaux a obligé un retour aux bases. "Pour l'adhésif, on aurait dû utiliser des matériaux pas du tout en accord avec notre projet de valise recyclable. Aujourd'hui, on a une empreinte carbone 60% inférieure à une valise classique." En plus d'une empreinte plus faible, la Dot-Drops répond à 41 critères qui permettent d'arborer fièrement le label "Long Time", preuve d'une durée de vie d'au moins 20 ans. "Et on ne s'est pas privé de demander le label Vegan, puisque nos colles et pigments n'ont aucune origine animale", souligne le patron de la start-up. 

Des "pannes" réparables soi-même, à la maison

Pour se positionner correctement, Julien Ehret a fait quelques études et a trouvé des chiffres intéressants : dans son panel de 1 500 personnes, 84% disaient changer de valise si elle était endommagée, et 78% pensaient qu'elle n'était pas recyclable. "On est parti sur une idée d'éco-conception, avec une valise la plus durable possible." Ce qui veut dire ? "On a un accès direct à toutes les pièces ! On veut que 95% des "pannes" soient réparables à domicile par le consommateur, et on s'engage à envoyer les pièces détachées gratuitement." Et les plastiques utilisés sont à 80% recyclables.

Les pièces détachées sont à disposition pendant 20 ans

Autrement dit, la petite roue un peu tordue qui vous enquiquine entre deux quais de gare : un coup de fil, un tournevis, et dans la semaine, c'est réparé. La poignée qui flanche ? Un coup de fil, un tournevis... Bref, vous avez compris l'idée. Pour aller plus loin dans l'esprit, le recyclage de la valise est inclus et prévu au moment de la vente pour cette valise assemblée en France, à Holtzheim, dans un coin du nouvel entrepôt de 24 000m² du logisticien et partenaire All Solutions - qui vient d'inaugurer ses nouveaux locaux. "Pour l'instant, les coques sont fabriquées en Chine chez un fournisseur historique que l'on connaît bien, et dont on connaît les méthodes de travail. Mais nous travaillons avec l'Ademe pour produire ces coques en France d'ici fin 2023, début 2024." Avec, a priori, peu ou pas de conséquence sur le prix de vente. 

Tarif premium... Mais une seule fois

Le prix, il faut y venir. Julien Ehret reconnaît volontiers être sur un "segment premium", mais appelle aussi à réfléchir à long terme. "Aujourd'hui, vous achetez ce qu'on appelle une valise aller-retour. Vous faites deux, trois voyages, tout est cassé ou tordu... La Dot-Drops, vous la payez un peu plus cher, mais on vous en garantit l'usage pendant 20 ans." Pour convaincre les utilisateurs de tous horizons, la marque mise sur sa communauté, et notamment les grands voyageurs "qui ont déjà expérimenté les casses. Les premiers retours sont très positifs." La vente exclusivement en ligne doit aussi limiter le prix d'achat en évitant les intermédiaires. 

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Financement participatif

La formule gagnant-gagnant, c'est peut-être de croire au projet de participer dès maintenant au financement lancé sur ulule.com. La valise à 239€ est par exemple accessible à 179€. 

> Dot-Drops, la valise écoconçue réparable à l'infini - Ulule

Julien Ehret, le patron de Dot-Drops