Hôpitaux universitaires de Strasbourg : pour une meilleure prise en charge de la maladie de Charcot
Publié : 13 avril 2022 à 14h55 - Modifié : 13 avril 2022 à 15h34 par Anne-Sophie Martin
Les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg signent un partenariat avec la start-up française Braintale, spécialiste de la substance blanche, pour réussir à détecter précocement la maladie de Charcot, mieux suivre l’évolution des patients et augmenter les chances de réussite des développements cliniques.
Aujourd’hui, les médecins déplorent un diagnostic définitif tardif et long à obtenir, un an en moyenne après les premiers symptômes de la sclérose latérale amyotrophique ou aussi connue sous le nom de maladie de Charcot, repoussant d’autant le moment de la prise en charge, même imparfaite, de la maladie. De la même façon, l’évolution de cette pathologie et la progression des symptômes reste compliquée à prévoir.
Longtemps sous-estimée en neurosciences, la substance blanche, qui représente 80% de notre cerveau, joue un rôle clé dans son bon fonctionnement, son développement et son vieillissement, qu’il soit normal ou pathologique. La start-up Braintale est aujourd’hui convaincue que l’analyse précise et régulière de la substance blanche peut devenir un indicateur décisif dans la prise en charge des patients atteints de la sclérose latérale amyotrophique (SLA), au-delà des bénéfices démontrés en réanimation.
Des biomarqueurs cérébraux
Dans le cas de la maladie de Charcot, les dernières données mettent en évidence les altérations de la substance blanche avant même l’apparition de symptômes. C’est en ce sens que la plateforme Braintale-care, dispositif médical numérique, d’ores et déjà disponible pour les médecins, propose des biomarqueurs cérébraux standardisés, précis, fondés sur la combinaison de l'imagerie (IRM de diffusion) et de données cliniques. Non invasive et d’une mise en œuvre rapide dans les centres hospitaliers, la plateforme Braintale-care peut donc devenir un outil décisif pour les médecins dans la prise en charge de la maladie.
" Braintale permet de continuer à faire basculer l’imagerie vers le diagnostic et la prédiction clinique, ce qui ouvre en tant que neuroradiologue des opportunités de contribuer aux côtés des autres praticiens, à une prise en charge optimale des patients ", précise Pr Stéphane Kremer, neuroradiologue à l'hôpital de Hautepierre.
Une dégénérescence progressive
La sclérose latérale amyotrophique (SLA) se caractérise par une dégénérescence progressive et irréversible des motoneurones qui permettent le contrôle des mouvements du corps. Les patients atteints de cette maladie ressentent progressivement des symptômes tels que des crampes, des contractions musculaires et une fatigue à l’effort. Au fil du temps, et en deux à cinq ans après le diagnostic initial, le corps entier est paralysé et notamment les muscles respiratoires, entraînant le décès de façon inéluctable. Ainsi fatale dans 100% des cas, la maladie touche 50 000 patients en Europe.