L’Alsacienne Cécile Kohler détenue en Iran depuis 3 ans jour pour jour
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Ce mercredi 7 mai 2025 porte une symbolique forte. Les trois ans de détention de Cécile Kohler et de son compagnon de cellule Jacques Paris en Iran. Retour sur cette histoire qui a bouleversé toute la France en passant par l’Alsace.
Ils avaient prévu leurs vacances dans un coin paisible en Iran courant mai 2022. Cécile Kohler et son compagnon Jacques Paris n’auraient jamais imaginé l'enfer qui les attendait. 1096 jours, 36 mois, 3 ans, c’est depuis ce temps que les deux Français sont incarcérés, faussement accusés d’espionnage.
Tous deux sont professeurs : l’une, de lettres, âgée de 40 ans et originaire de Soultz ; l’autre, ancien enseignant de mathématiques à Nantes, âgé de 70 ans. Ils ont tout de suite été incarcérés par les autorités iraniennes dans la prison d’Evin à Téhéran. Pire, ils ont été placés dans la Section 209, véritable prison dans la prison qui accueille d’habitude les prisonniers politiques, et où les détenus vivent dans des conditions de vie difficiles.
Une forte mobilisation
Mais depuis leur départ, la France ne les a pas oubliés, surtout pas aujourd’hui. Des rassemblements de soutien sont prévus dans près de 50 villes dans le pays. En Alsace, cinq regroupements sont aussi organisés en ce mercredi 7 mai : place du Marché-aux-Choux à Sélestat à 17h, place Kléber à Strasbourg, devant la mairie de Cernay à 18h, devant l’hôtel de ville à Colmar à 12h30 et enfin place de la Réunion à Mulhouse à 18h30.
Hier déjà, la famille accompagnée de collègues, mais aussi des deux anciens otages Bernard Phelan et Benjamin Brière, ont mené une action “choc” devant l’ambassade d’Iran à Paris. Couchés sur le dos, le poing levé, ils ont réalisé un “die-in” avant de créer une chaîne humaine pour demander la libération des deux otages. Depuis ce matin, les photos de Kohler et Paris sont exposées sur les façades du rectorat de Versailles et sur les grilles du ministère de l’Education nationale.
Chaque jour passé loin de leur pays, loin de leurs proches, est une blessure.
— Yaël Braun-Pivet (@YaelBRAUNPIVET) May 7, 2025
Nos compatriotes Cécile Kohler et Jacques Paris sont détenus en Iran depuis trois ans.
Ils subissent une détention arbitraire, indigne, profondément injuste.
Leurs visages exposés sur les grilles de… pic.twitter.com/CA8JdlWXtu
Des conditions abominables
Quasi quotidiennement, Cécile est victime de tortures par les autorités iraniennes. Elle a également dû endurer un isolement total durant plusieurs mois et subi des pratiques violentes. La femme de 40 ans n’a pu contacter sa famille qu’après sept mois de détention. Depuis, les appels sont extrêmement rares et surveillés, la Haut-Rhinoise ne peut donc pas s’exprimer librement sur ses réelles conditions d’emprisonnement.
Dans sa cellule de 9m2, elle voit ses différents codétenus changer régulièrement. Concernant les promenades, elle n’en a pas, ou presque. Trois autorisations de 30 minutes autorisées chaque semaine dans une petite cour isolée. Cécile Kohler passe ses nuits à même le sol sur des couvertures. Sans avocat indépendant et sans possibilité de recevoir du courrier, elle n’a aucun moyen de contacter l’ambassade.
Des réactions politiques en chaîne
Cette tragédie a entraîné beaucoup de réactions. Du Président de la République déjà. Emmanuel Macron s’est exprimé ce matin sur le réseau social X où il affirme que “la France agit sans relâche pour obtenir leur libération”. “J’assure leurs familles de notre soutien indéfectible et salue la mobilisation de nos concitoyens”, ajoute-t-il. Une position confirmée dans la matinée par sa ministre de l’Education nationale Elisabeth Borne : "Je veux dire à nouveau que la France met tout en œuvre pour obtenir leur libération, les assurer de notre soutien total."
Les entrevues d’une potentielle libération paraissent encore assez lointaines. Lointaines certes, mais pas impossibles. La même année, cinq autres Français ont été arrêtés au même endroit. Depuis, ils ont tous été libérés tour à tour, dont le dernier en date, Olivier Grondeau en mars dernier. L’espoir, peut-être ?
Publié : 7 mai 2025 à 14h53 - Modifié : 12 mai 2025 à 13h29 Jules Ehrmann