"L'illettrisme est une prison" : Aline Le Guluche

14 septembre 2022 à 10h34 - Modifié : 15 septembre 2022 à 9h46 par Anne-Sophie Matin

Aline Le Guluche et Caroline Bartelmann
Aline Le Guluche et Caroline Bartelmann
Crédit : @Top Music

Rencontre avec Aline Le Guluche, qui a publié "J'ai appris à lire à 50 ans" aux éditions Prisma. Elle a participé le jeudi 8 septembre à un débat à Strasbourg à l’occasion des journées nationales d’actions contre l’illettrisme qui se tiennent jusqu’au 15 septembre, avec l’association Savoirs pour réussir Grand Est.

Interview d'Aline Luguluche qui a publié "J'ai appris à lire à 50 ans"

"Mon combat, c'est la lutte contre l'illettrisme", déclare Aline Le Guluche, âgée de 60 ans, dyslexique qui a publié il y a deux ans sa biographie, "J'ai appris à lire à 50 ans"."J’ai été scolarisée car être illettrée ce n’est pas être analphabète", rappelle Aline. 2,5 millions de Français ne maîtrisent pas les savoirs de base, la lecture, l'écriture et le calcul, ils sont illettrés. Cela représente 7% de la population française.

Aline Le Guluche insiste sur les difficultés que génère l'illettrisme au travail : "De nombreuses personnes n'osent pas avouer leurs difficultés à lire et écrire, et leur vie devient un enfer, ils ne peuvent plus évoluer professionnellement, l'illettrisme est une prison."

L'auteure raconte dans son livre comment elle s'en est sortie pour avouer ses difficultés. "Mon problème au boulot est que personne ne se rendait compte que j'avais des difficultés pour lire, j'avais demandé une remise à niveau à mon employeur mais le travail que je lui fournissais lui suffisait, il me disait que je n'en avais pas besoin." A 50 ans, Aline a pu profiter d'une remise à niveau puis elle a obtenu par VAE (validation des acquis de l’expérience) un CAP.

"Cette biographie est ma revanche"

Aline Le Guluche était invitée à Strasbourg par l'association Savoirs pour réussir Grand Est dont la directrice Caroline Bartelmann souhaite insister sur les difficultés de l'illettrisme au travail. "Plus de 50% des personnes illettrées travaillent. L'illettrisme crée des dysfonctionnements au sein de l'entreprise, il est important de former ces personnes pour leur donner confiance en eux et pour les aider à envisager une évolution professionnelle", précise-t-elle. 

Aline a souligné l'initiative de Kendji Girac d'avoir participé au téléfilm Champion qui a été diffusé le lundi 5 septembre sur TF1. C'est l'histoire d’un jeune homme passionné de boxe, qui travaille comme menuisier et qui ne maîtrise pas la lecture et l’écriture. Le traitement choisi permet de porter un regard positif et ouvert sur l’illettrisme.