La chambre d'hôtel, le logement d'urgence plus que temporaire

Publié : 12 août 2022 à 12h05 par Thomas Stenico

Le député NUPES, Emmanuel Fernandes est allé visiter des logements d'urgence.
Le député NUPES, Emmanuel Fernandes est allé visiter des logements d'urgence.
Crédit : @TopMusic -TS

Le député NUPES de la 2ème circonscription du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes, est allé visiter ce jeudi 11 août l'hôtel Victoria à Strasbourg. L'établissement propose depuis 2017 des chambres aux sans-abris à titre de "logement d'urgence provisoire". Cependant, certaines personnes sont dans ces chambres depuis 2017.

" On est face à une importante crise du logement. Ce n'est pas normal que des personnes restent dans des chambres d'hôtel sans cuisine, sans meubles plusieurs mois ou années.", explique le député NUPES Emmanuel Fernandes en visite à l'hôtel Victoria à Strasbourg. Dans cette hôtel, tout un étage est occupé par ses logements d'urgence. Sept personne occupent les lieux et quatre places sont vacantes. " 5000 logements d'urgence sont proposés dans le Bas-Rhin dont 2400 dans des hôtels.", explique Eric Demonsant, directeur du SIAO 67, l'association chargée du placement des sans-abris dans ces logements.

Les hôtels étaient très sollicités lors du début de la guerre en Ukraine en début d'année et l'arrivée massive de réfugiés. De nombreux Ukrainiens avaient logé quelques jours ou semaines dans des chambres d'hôtel. Toutefois, pour certaines personnes, les relogements dans des lieux d'habitation plus pérennes peinent à arriver. " On a des personnes qui vivent depuis plus de six mois ici, tout seul ou en famille. Une dame nous a dit qu'elle vit dans une chambre sans cuisine depuis 2019.", précise Emmanuel Fernandes.

"On veut juste une petite cuisine et une salle de bain mes garçons et moi"

Pas de kitchenette, pas de rangement, une dizaine de m². Certains de ces logements sont occupés par des familles de trois ou quatre membres. C'est le cas d'Azzedine, 52 ans arrivé d'Algérie avec ses deux enfants il y a un an. "On vivait dans la rue avec mes enfants avant qu'on arrive ici il y a six mois.", explique t-il. Déjà en France en 1987, Azzedine avait travaillé dans le bâtiment avant de retourner en Algérie. Après avoir perdu sa femme en 2019, il a décidé par la suite de quitter l'Algérie afin d'offrir une meilleur vie à ses enfants en France. "Mes enfants sont à l'école, ils apprennent le français. J'ai un fils qui va à la boxe et l'autre à la natation. Moi, je fais des petits boulots à droite et à gauche pour nous payer de quoi manger et trouver un meilleur logement.", précise t-il. Azzedine et ses enfants vivent dans une chambre d'une dizaine de m², sans cuisine, ni salle de bain, ni meuble. "On veut juste une petite cuisine et une salle de bain mes garçons et moi. J'aimerais aussi qu'ils aient un papier comme un titre de séjour. Moi, c'est pas important c'est surtout pour mes enfants.", confie t-il.