La municipale en grève le premier samedi du marché de Noël de Strasbourg

De nouvelles prérogatives, c'est bien, mais si cela s'accompagne d'une meilleure reconnaissance, c'est mieux. C'est un peu le ton donné par les syndicats de la police municipale de Strasbourg. Depuis l'accord cadre de 1999, de multiples prérogatives ont été ajoutées "mais il n'y a pas eu d'évolutions sociales", note Thiebault Parre, de la CFCT, au nom de l'intersyndicale. "Les primes que l'on touche sont exactement les mêmes qu'il y a 30 ans." Alors pour se faire entendre, les 157 policiers municipaux de Strasbourg ont décidé de se mettre en grève samedi 25 novembre, premier jour du marché de Noël de Strasbourg. "Une vitrine médiatique", concède le policier aux 23 ans de service. "Ce n'est pas contre nos collègues de la police nationale, mais les problèmes que ça va générer doivent faire réagir au niveau étatique. Sur les 48 agents en poste samedi, je peux vous assurer que ce sera suivi à 100%." 

Si certains collègues souhaitaient poursuivre le mouvement durant ce mois de décembre, les représentants syndicaux ont toutefois décidé d'agir en responsabilité et de reporter à plus tard une nouvelle action. La sécurité du marché de Noël est en jeu, et les policiers municipaux connaissent les enjeux. Cette grève d'une journée s'est donc faite avec l'aval de l'administration, autrement dit la Ville de Strasbourg. "La maire, madame Barseghian, nous soutient même si elle est embêtée par la situation. Le maintien en service (sorte de réquisition obligatoire, ndr) sera limité au maximum. On doit quand avoir quelqu'un au poste de commandement." 

Moins de PV

Comme d'autres collègues en France, les policiers municipaux lèvent le pied sur les verbalisations. "On est beaucoup plus souple en ce moment, assure Thiebault Parre, hormis sur les comportements dangereux." De très timides avancées ont été proposées, comme des discussions, en janvier, sur les retraites. "On veut défendre l'intérêt de la profession, et on a le sentiment que ça commence à bouger un petit peu." 

Forcément, cette grève va avoir un impact sur l'organisation et les missions supplémentaires que cela va engendrer pour la police nationale de Strasbourg, mais pas question de se plaindre à entendre Christophe Rouyer, le président du syndicat Alliance dans le Bas-Rhin : "On comprend leurs revendications et on est solidaire de leur mouvement. On assumera les missions qui nous seront renvoyées. Il faut savoir que de notre côté, nous avons aussi fixé un ultimatum au 31 décembre concertant les JO 2024, avec sans doute des actions à venir l'an prochain. Et dans ces cas là, il y a un aussi un impact et là, c'est la police municipale qui nous aide." 

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