Le quotidien d’un compagnon chez Emmaüs à Scherwiller

Le parcours de Mamadou Ndiaye en France est semé de difficultés administratives mais aussi « de solidarité et d’humanité ». C’est ce qu’il aime retenir de sa vie dans l’Hexagone. Arrivé de Mauritanie il y a dix ans, Mamadou a été accueilli par la Croix Rouge à Strasbourg, puis l’Etikette à Sélestat (boutique éthique d’Emmaüs) et enfin la communauté Emmaüs de Scherwiller. Depuis plusieurs années, c’est lui qui vous accueille avec son grand sourire lorsque vous venez déposer un don. Il réceptionne, il trie, parfois il recale mais toujours avec bienveillance.

L’accueil sans condition

Mamadou a 42 ans et est l’un des 52 compagnons d’Emmaüs à Scherwiller. Parmi eux, des hommes et parfois des femmes et des familles. Certains vivent depuis de longues années ici. Ils ne sont pas considérés comme des travailleurs mais participent à la vie de la communauté en échange du gîte et du couvert, et parfois de colis alimentaires. Mamadou partage même un appartement avec un autre compagnon dans le village. Il se sent intégré : « je connais tout le monde ici », précise-t-il, toujours avec un large sourire. En 40 ans, Emmaüs à Scherwiller a accueilli 1 000 compagnons.

La solidarité et l’humanité

N’importe qui peut se présenter chez Emmaüs. Dans la mesure où il y a de la place, cette personne sera accueillie et logée. En contre-partie, elle devra participer à des activités. « Au début quand tu arrives, on te demande ce que tu sais faire », explique Mamadou. A Scherwiller, Emmaüs peut compter sur une équipe de 23 employés et des bénévoles qui organisent aussi des chantiers d’insertion, des tremplins vers l’emploi pour des « salariés en insertion ». Mamadou est lui suivi par une assistance sociale et grâce à son diplôme dans la sécurité, obtenu en France, il espère pouvoir aider encore longtemps la communauté Emmaüs de Scherwiller.

Je suis compagnon d’Emmaüs. Pour moi, être compagnon c’est reconnaître l’amitié de tout à chacun ici, sans penser aux origines de chacun. Nous tous on est pareil ici. A Emmaüs il y a que la solidarité, l’humanité et l’amour de l’autre. C’est ça être un compagnon.

Grâce à la solidarité d’Emmaüs, ils m’ont hébergé, logé, nourri et donné de l’argent de poche, donc moi aussi je dois faire quelque chose pour Emmaüs. Du coup je représente Emmaüs dans mon travail. Le travail n’est pas qu’une nécessité pour vivre, il est aussi une façon de prouver son courage et son endurance qui fera de vous un homme envié et respecté. Le travail aussi ça fait partie de la vie.

Emmaüs est installé à Scherwiller depuis 40 ans et dans les locaux actuels depuis 1995. / @Emmaüs Scherwiller

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Quelques explications sur les communautés Emmaüs

« Emmaüs Scherwiller est avant tout un lieu d’accueil, de vie, d’activité et de solidarité, qui fonctionne sans aucune subvention et uniquement grâce à la récupération d’objets. Cette autonomie financière permet d’être libre dans nos actions. La personne accueillie à la communauté reste le temps qu’elle souhaite. Les communautés accueillent des personnes de tout horizon sans distinction de race, de religion, de pays, de passé. La communauté permet de se « refaire une santé », de retrouver, sans limite de temps les repères d’une vie sociale organisée. Depuis 2010, elles bénéficient du statut d’Organisme d’Accueil Communautaire et d’Activités Solidaires (OACAS) qui reconnaît officiellement une qualité de travailleur solidaire aux compagnes et compagnons et leur garantit l’accès aux droits à la santé et à la retraite. La communauté cotise pour eux à l’URSSAF à hauteur de 40 % du SMIC. Une reconnaissance pour laquelle l’abbé Pierre s’est battu tout au long de sa vie. »

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Emmaüs à Scherwiller fête ses 40 ans ! Ce samedi 3 juin de 10h à 17h, ne manquez pas la journée portes ouvertes et les ventes spéciales.

Et le jour du Slow up Alsace, dimanche 4 juin, Emmaüs Scherwiller proposera pour la première fois une location de vélos adultes et enfants.

Enfin notez que très bientôt, le pôle culturel d’Emmaüs Scherwiller, EmmaCulture, va lancer sa première campagne de financement participatif afin de récolter des fonds pour la création de son café culturel et solidaire de plein air : le café-jardin des possibles !

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