Lutter contre les fake news dès l'école primaire avec le JDE et Epopia

Publié : 8 juin 2022 à 6h00 par Anne-Sophie Martin

JDE et Epopia lancent un nouveau support pédagogique
JDE et Epopia lancent un nouveau support pédagogique
Crédit : @JDE

“Les élèves vont recevoir une grande enveloppe mystérieuse et ils vont devoir mener une enquête sur le 7ème continent” : ce projet est né de la collaboration du JDE, le Journal des enfants, publié par les DNA, avec l’éditeur strasbourgeois Epopia, connu pour ses jeux épistolaires.

Le JDE et Epopia proposent un nouvel outil pédagogique, pour les élèves de CM1 à la 6e pour les éduquer aux médias et les aider à distinguer le vrai du faux, pour déjouer les fake news.

La rédactrice en chef du JDE, Journal des enfants, Caroline Gaertner nous présente ce nouveau support qui est disponible par abonnement pour les enseignants. Les enfants devront enquêter sur le 7e continent de plastique. Cette histoire du JDE-Epopia est à retrouver dès le mois de septembre dans les boîtes aux lettres des écoles.

Ecoutez l'interview de Caroline Gaertner au micro d'Anne-Sophie Martin

Caroline Gaertner, présentez-nous le Journal des enfants.

Le Journal des enfants, c’est un journal qui est né en 1984.  Il n’est plus tout jeune mais c’est le tout premier à l’époque en France qui a expliqué l’actualité aux enfants. Il s’adresse à des enfants entre 8 à 12 ans, il paraît une fois par semaine. C’est  un vrai journal, comme celui de papa et maman,  il est imprimé sur une rotative et  il y a la même actualité, mais expliqué simplement avec des mots adaptés.

Il est conçu par une rédaction implantée à Mulhouse.

Tout à fait, c’est un journal fait par une véritable rédaction : trois journalistes qui ne travaillent que sur le Journal des enfants et qui chaque semaine expliquent des actualités internationales, scientifiques, culturelles, sportives. Nous sommes basés à Mulhouse car la fondatrice du Journal des enfants vivait en Alsace. C’était Béatrice d’Irube. Elle a proposé son idée au rédacteur en chef du journal L’Alsace. C’est lui qui lui a dit ok, et aujourd’hui comme nous formons une même famille avec les DNA, nous travaillons ensemble et le JDE continue de suivre.

On trouve le JDE en kiosque ou en abonnement ?

Oui, on peut s’abonner sur le site www.jde.fr, on le reçoit une fois par semaine dans sa boîte aux lettres. L’enfant a le journal à son nom, ce qu’il aime beaucoup. On peut aussi le trouver en kiosque dans l’est de la France.

La nouveauté : le JDE collabore avec Epopia. Vous lancez un nouveau support spécialement conçu pour les classes. Les élèves vont recevoir une enveloppe mystérieuse.

C’est une nouvelle aventure qu’on a créée ensemble avec Epopia. On a posé la question de comment faire cohabiter leur monde imaginaire et épistolaire avec notre monde d’actualités, et d’informations. On a trouvé une chouette idée qui a donné naissance à cette aventure autour du septième continent de plastique. Donc trois héros : Nao, Myrtille et Barnabé qui vont partir mener une enquête pour savoir si ce septième continent existe vraiment. (...) Ils vont vivre toute une aventure, pour réussir à mener à bien leur enquête, ils vont avoir besoin des élèves. Ils vont échanger avec eux plusieurs courriers. Il y a aussi une fiche réponse avec des questions qu’on va poser aux élèves parce que le prétexte de cette aventure est de les éduquer aux médias et à l’information

C’est pour des enfants de quel âge, de quelle classe ?

On s’adresse principalement au cycle 3. Donc ça va être plutôt pour les CM1, CM2, 6ème. Après, c’est au professeur de juger si sa classe est apte à suivre l’aventure et à se transformer en mini-rédaction et à aider les héros à mener l’enquête sur la base d’un Journal des enfants spécialement écrit pour l’aventure qu’ils recevront avec les lettres.

Les enfants vont devoir mener une enquête avec trois courriers.

Tout à fait, trois courriers dans lesquels ils vont suivre l’aventure de Nao, Myrtille et Barnabé qui vont, à certains moments, rencontrer des problèmes et des fausses informations. Ça va vraiment être aux enfants de comprendre la base d’une information puis comment elle est transmise. Et puis de pouvoir déjouer tous les pièges qui peuvent se présenter pour identifier ce qu’est une rumeur : distinguer une vraie information. Il y a vraiment tout un parcours éducatif au cours duquel l’enseignant est aidé grâce à des fiches d’activités et pédagogiques. Nous proposons des exercices aux élèves, puis petit à petit ils vont se transformer en véritables journalistes. L’objectif, c’est que vraiment la classe devienne une rédaction sous la houlette du rédacteur en chef qui sera le maître ou la maîtresse

Les enfants deviennent des reporters, certains vont devenir des illustrateurs, ils vont s’occuper de mettre en page la maquette. On a vraiment envie de leur proposer cette espèce d’immersion où ils deviennent acteurs du jeu. Ils vont devoir envoyer des réponses et écrire eux-mêmes un article, voire un journal s’ils s’en sentent capables autour de l’aventure qu’ils auront vécue et des véritables informations qu’ils auront trouvées. 

L’objectif est de lutter contre les fake news dès l’école primaire ?

C’est une des priorités aujourd’hui énoncée par le gouvernement. Même si l’éducation aux médias ce n’est pas que pour les enfants, c’est aussi pour les grands. On veut sensibiliser les enfants à ce qu’est l’information, comment on va la chercher, comment on la vérifie. Et leur donner des trucs pour se méfier de ce qu’on peut voir passer comme information, généralement plus c’est sensationnel, moins c’est vrai. 

On veut effectivement leur montrer à travers cette histoire et quelques fois les énormités que vont entendre les héros, que ce n’est pas parce qu’on lit ça sur les réseaux ou que son influenceur préféré l’a dit que c’est vrai. Souvent, plus c’est gros, moins c’est vrai.

Est-il important d’apprendre aux élèves à écrire un article pour appréhender autrement les médias ?

Oui, on veut leur donner aussi des petites astuces pour écrire comme un vrai journaliste. Des petits exercices, des petites activités qui vont leur permettre de comprendre comment s’écrit un article, leur expliquer aussi concrètement ce qu’est un titre, une accroche. Tous les éléments qui peuvent composer un journal. Et les sensibiliser à la démarche d’aller chercher l’information, la vérifier, et ensuite cet exercice d’écriture qui en plus pourra leur servir à l’école.

Le JDE-Epopia sera vendu à partir de 99 euros, et sera envoyé à partir de septembre dans les écoles ?

 Oui, le produit sera lancé à la rentrée. On peut déjà y souscrire en se rendant sur les sites du JDE et d’Epopia. Il y a une formule qui propose les trois courriers à 99 euros avec le Journal des enfants spécialement écrit pour l’histoire et des petits bonus que les élèves vont adorer : par exemple ils auront chacun une carte de presse. Il y a aussi une formule qui propose les trois courriers et un an d’abonnement au Journal des enfants à 169 euros.

Votre nouveau support fait travailler l’écriture, la rédaction, l'imagination et c’est toute une éducation aux médias.

C’est tout une éducation parce que ça amène du dialogue, l’art du discours, les élèves doivent apprendre à s’exprimer, à argumenter. Ils vont dialoguer entre eux, ils vont confronter des points de vue différents. Il y a aussi une dimension citoyenne, ce n’est pas uniquement un apprentissage, ça fait vraiment vivre la classe et ça la fait travailler sur des sujets importants puisqu’on parle d’écologie.