Coronavirus : coup de pouce pour un traiteur de Mittelwihr

11 mars 2020 à 12h00 - Modifié : 10 mai 2021 à 10h58 par Céline Rinckel

TOP MUSIC
Chez le Traiteur Deiber à Mittelwihr, la solidarité s'est organisée avec le coronavirus. / @Top Musi

Avec la fermeture des écoles, des périscolaires et des crèches dans le Haut-Rhin, de nombreux professionnels des métiers de la bouche sont impactés. A Mittelwihr, l’entreprise "Traiteur Deiber" a lancé un appel sur Facebook pour écouler sa marchandise.

Les mauvaises nouvelles ont commencé dans la nuit de vendredi à samedi dernier lorsque tous les périscolaires et toutes les crèches ont annulé leurs commandes pour les 15 prochains jours. Pour Eric Deiber, traiteur à Mittelwihr, cela représente 1 300 repas par jour livrés dans le secteur de la comcom de Ribeauvillé et les communes aux alentours (uniquement dans le Haut-Rhin !). Les matières premières étaient là : il fallait donc écouler des kiwis, poissons frits, dindes, fromages, produits laitiers, etc. Grâce à un appel lancé sur Facebook mais grâce aussi aux confrères bouchers, Eric Deiber a quasiment tout réussi à vendre. "Il y a aussi eu beaucoup de parents d’enfants des périscolaires qui sont venus. C’était un bel esprit d’entraide, de solidarité".

Notre toute première pensée a été pour les Restos du coeur à Colmar. Mais malheureusement ils ne sont pas en mesure de distribuer car ils ont été fermés également. Le foyer Espoir était fermé. Et puis c’est là que l’idée a germé de faire un petit article Facebook. On a pratiquement tout vendu. Beaucoup de parents des enfants qui sont dans les périscolaires sont venus nous aider. / Eric Deiber

De la solidarité

De nombreux produits ont donc trouvé preneur, mais l’activité est maintenant au ralenti pour ce traiteur de Mittelwihr qui emploie 27 personnes. "On n’a jamais imaginé que ça pourrait nous arriver un jour, même dans nos assurances ce cas de figure n’existe pas", précise Eric Deiber. 

Alors il y a beaucoup d’entraide. La fédération et la corporation des bouchers, tout de suite lundi matin, m’ont appelé et on a trouvé des solutions entre nous qui ont été mises en place très très rapidement. Egalement pour me soutenir parce que je vous avoue que du point de vue comptable c’est compliqué tout ça. Et alors les gens, là ils m’ont épaté parce que vraiment cet esprit d’entraide qu’on a découvert hier et encore aujourd’hui, c’est formidable. / Eric Deiber

Le chômage partiel envisagé

En-dehors des commandes des crèches et des périscolaires, le traiteur de Mittelwihr doit aussi faire face à l’annulation de 8 000 couverts prévus en mars et en avril, pour des banquets, des assemblées générales de banque, des manifestations qui ont été annulés. "On pense aux patrons, mais il faut aussi penser aux salariés. Cette situation pourrait mettre en péril notre entreprise", explique Eric Deiber qui n’exclue pas de mettre en place du chômage partiel.

J’essaye tout simplement de vivre au jour le jour : d’être comme un surfeur sur sa planche qui essaye de rester debout. Pour les salariés, c’est très difficile de les rassurer parce qu’on est dans une inconnue, c’est clair. Pour l’instant on était en récupération d’heures supplémentaires, on va mettre en place un chômage partiel  parce qu’on n’a pas le choix. Bien entendu avec les salariés on discutera de tout ça ensemble. / Eric Deiber

Ce chef d’entreprise aime aussi à rappeler que "les petits commerces locaux ont besoin de soutien, même en-dehors des périodes de coronavirus !".