Match de foot illégal : une enquête ouverte, aucune interpellation et une incitation au dépistage au Parlement européen

26 mai 2020 à 14h47 - Modifié : 10 mai 2021 à 11h00 par Rédaction

TOP MUSIC
Une scène invraisemblable en période épidémique / @Capture FB

En conférence de presse ce matin, la préfète du Bas-Rhin Josiane Chevalier et la procureure de la République Yolande Renzi ont rappelé que ce match de foot organisé dimanche au stade des Poteries, est un acte irresponsable d’une extrême gravité pour la santé publique, qui favorise la propagation du virus. "Il faut à tout prix éviter un nouveau cluster", a précisé la préfète qui incite chacun des participants de ce match à se faire dépister au Parlement Européen.

Une enquête a été ouverte et confiée à la Sûreté départementale du Bas-Rhin pour violation de l'interdiction de rassemblement de plus de 10 personnes et pour violation de l'arrêté de fermeture des stades pour cause sanitaire. Mais à cette heure, "personne n'a été interpellé", a précisé la  procureure de la République de Strasbourg. Pour non respect des mesures édictées par l'état d'urgence sanitaire, les personnes encourent jusqu'à six mois d'emprisonnement et 7500 euros d'amende. 

La préfecture et la ville de Strasbourg ont chacune déposé plainte.

La préfète Josiane Chevalier a déclaré que ce match a donné un mauvais signal, et il y a eu de nombreuses interventions de la police ces dernières 24 heures pour des petits regroupements sportifs.

Le maire de Strasbourg Roland Ries, a précisé qu'il faut être très vigilant sur les répercussions de cet acte, l'épidémie n'est pas finie,(...) le dépistage doit être maintenant massif. "Il s’agit donc de dissuader, mais aussi d’accompagner, de sensibiliser et d’expliquer les dangers encourus, en nous appuyant sur les éducateurs et les différents relais de la Ville  dans les quartiers, comme nous l’avons déjà fait en début de confinement, mais nous allons renforcer ces actions." a ajouté Roland Ries. Le maire de Strasbourg précise également : "je lance également un appel solennel à tous nos concitoyens pour nous aider à relayer les messages sur les gestes barrière, la distanciation physique et le port du masque vers ceux de nos concitoyens qui n’ont pas encore pris conscience des extrémités possibles d’une contamination par le virus."

Un dispositif spécifique va être mis en place pour dépister le plus grand nombre de personnes dans l’anonymat a indiqué ce matin la déléguée territoriale de l’Agence régionale de santé (ARS), Adeline Jenner : "dès jeudi, le centre de dépistage du Parlement européen offrira un accès spécifique, élargi et sans rendez-vous pour que les personnes ayant participé à ce match puissent se faire dépister". 


Lundi 25 mai à 9h. La rumeur de la rencontre entre les quartiers de Hautepierre et du Neuhof a vite enflé. Tous les acteurs se sont retrouvés au stade Paco Matéo à Koenigshoffen.

C'est l'image du week-end. Un match de foot, et des centaines de jeunes qui y assistent, smartphone en main. Alors que la règle limite les rassemblements à dix personnes maximum, tous les chiffres ont été explosés, alors que le virus à l'origine de la Covid-19 circule toujours. Les dirigeants de la JSK, où s'est déroulé le match, affirment subir la situation, les élus strasbourgeois ont appelé ce matin à prendre des sanctions. Ce dimanche, face à l'afflux de spectateurs, il était impossible de contrôler ni de verbaliser. Les images de vidéo surveillance vont néanmoins être analysées pour essayer de trouver des responsables de clubs par exemple, qui auraient facilité ce rassemblement. Pour quelles sanctions ?

"Ce n'est pas la sanction qui est importante, c'est l'acte" - Serge Oehler

Nous avons contacté ce matin l'adjoint aux sports, Serge Oehler : "Je ne comprends pas cette irresponsabilité de ces jeunes adultes. La pratique est interdite pour des simples raisons de contact physique. Au-delà de la réglementation, c'est surtout une question de bien-être pour soi, et pour tous. Si on doit être reconfinés, ils peuvent aussi perdre leur travail si leur entreprise ne s'en remet pas. Les sanctions ? S'ils sont licenciés dans un club, ou qu'ils sont éducateurs, j'ai demandé des règles sévères. Quand on est éducateur, il y a le respect des autres. On ne peut pas continuer à entraîner si on participe à ce type d'événements. S'il y a des dirigeants, nous les mettrons devant leurs responsabilités. Ce n'est pas la sanction qui est importante, c'est l'acte. Comment on peut faire comprendre à tout le monde qu'on a tous une responsabilité pour qu'on puisse demain se promener dans la rue sans le masque ! On a des images, on a les vidéos, le service des sports et les dirigeants du district vont se réunir pour voir si on arrive à identifier des personnes. On a pu avoir un cluster avec cette histoire, et demain on en a quelques-uns qui peuvent finir à l'hôpital, ou un de leurs proches."