Fini les animaux sauvages en captivité au zoo de l'Orangerie à Strasbourg : une pétition s'y oppose
Publié : 21 juin 2021 à 19h00 - Modifié : 8 novembre 2021 à 12h14 par Rédaction
En discussion depuis plusieurs années, le zoo de l'Orangerie à Strasbourg fera bientôt peau neuve. La municipalité de Strasbourg a annoncé un nouveau projet : un parc animalier pédagogique sans animaux captifs. Les Amis du zoo s'y opposent et viennent de lancer une pétition.
Mise à jour 21/06 :
Le projet de réhabilitation du zoo de l'Orangerie présenté par la municipalité ne plaît pas à l'association "Les Amis du zoo de l'Orangerie". Cette dernière a lancé une pétition pour, notamment, conserver les différents animaux sauvages actuels pensionnaires du zoo. La pétition a déjà récolté plus de 250 signatures. Ce point sera débattu cet après-midi en conseil municipal à Strasbourg.
Cinzia Trapanese, soigneuse animalière au zoo de l'Orangerie et membre de l'association, précise : "Nous souhaitons plutôt préserver et conserver ce lieu historique. Si certains animaux sont déplacés, ils risquent de mourir. Aujourd'hui, le zoo a une grande importance pour la conservation des espèces menacées et pour la sensibilisation du public, surtout les enfants. Nous demandons plutôt à la Ville de nous aider à rénover les structures du zoo (tous les projets de réamenagement on été refusés)."
La délibération sur la subvention allouée au zoo sera votée le 21 juin prochain en conseil municipal. La subvention actuelle a d'ores et déjà été revue à la baisse, passant de 270 000€ à 250 000€ par an.
Pour présenter le projet, la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian a cité Gandhi : "On juge la grandeur d'une nation à la façon dont les animaux sont traités". Elle ajoute qu'il faut "revisiter son lien aux animaux dans la ville". Pour Marie-Françoise Hamard, conseillère municipale déléguée aux animaux dans la ville, "c'est important de retrouver le contact avec la nature."
La ville souhaite le retrait des animaux sauvages en captivité
Le zoo de l'Orangerie compte actuellement une centaine d'animaux pour une trentaine d'espèces. Selon Marie-Françoise Hamard, "le zoo tel qu'il est en 2021 n'a plus sa place à Strasbourg, il n'est plus possible de le cautionner. (...) Le chantier est vaste". La municipalité fait face à un problème. Si elle est propriétaire du parc et des bâtiments, l'association "Les amis du zoo" est propriétaire des animaux. "L'association souhaite garder les animaux captifs jusqu'à leur mort naturelle. Ce n'est pas acceptable, c'est un processus qui prendra trop de temps. (...) Nous allons réduire la subvention pour la partie du zoo où les animaux sont en captivité. Nous ne voulons pas de wallabies, macaques. C'est à eux de décider", déclare Jeanne Barseghian.
Un nouveau projet : un parc animalier pédagogique
"Nous, ce que l'on souhaite, c'est le départ progressif de toutes les espèces sauvages qui sont nombreuses et, au contraire, utiliser la mini-ferme comme pivot des futures activités du parc que l'on souhaiterait transformer en petit parc animalier pédagogique. (...) On va refaire cette ferme, refaire les enclos en fonction des animaux. Des pistes nouvelles ont déjà été évoquées. La principale : la capture des tortues exotiques, une espèce envahissante dans les parcs strasbourgeois. (...) L'idée c'est de les capturer par petits groupes pour pouvoir les stériliser et les mettre dans des bassins de convalescence, ce qui permet au public de les approcher et de faire une activité pédagogique sur leur vie. L'autre piste, ça serait une antenne de soin à la faune sauvage urbaine blessée."
"D'autres pistes : un parcours des cinq sens, des actions de désensibilisation aux phobies liées aux animaux, une remise en état de l'aquarium et des parcours découvertes de la zone sauvage."
Écoutez Marie-Françoise Hamard, conseillère déléguée aux animaux dans la ville, au micro de Léo Doré :
Un placement des animaux sauvages
Pour pallier ce problème, la ville de Strasbourg propose de soutenir l'association dans une démarche de placement des animaux dans des parcs animaliers. Les macaques, par exemple, pourraient être transférés, tout comme leurs cousins de Nancy. Ce type de transfert a déjà été observé à l'Orangerie, à l'image des lynx qui ont rejoint le Bärenpark en Allemagne en 2017.
Transférer des animaux ne veut pas dire qu'il n'y en aura plus à l'Orangerie, bien au contraire. Selon Jeanne Barseghian, "nous allons augmenter le nombre d'animaux dans cette nouvelle ferme". Marie-Françoise Hamard complète : "des poules, des canards, des dindons, des paons, des chèvres, des poneys et même des grands hamsters d'Alsace".