Strasbourg : le bois de Bussière menacé, les riverains se mobilisent

28 septembre 2021 à 14h10 - Modifié : 13 janvier 2022 à 18h27 par Rédaction BOCIR

TOP MUSIC
Dominique Braun, Philippe Cornec, et Myriam Weber, unis pour sauver le bois de Bussière /@Top Music

Depuis le 11 juin dernier, un permis de construire a été délivré à la société Nexity par la ville de Strasbourg. La société souhaite construire deux immeubles collectifs et une maison, rue de Bussière sur l’emplacement d’un bois. Les habitants du quartier s'oposent à ce projet et viennent de lancer une pétition.

C’est la stupéfaction, rue de Bussière. Le bois qui longe le quartier est en sursis, menacé par un permis de construire délivré cet été à la société Nexity. Le promoteur avait déjà fait une demande pour construire sur cette zone en 2016, sans succès. Le 11 juin dernier, un arrêté municipal a fini par donner gain de cause à la société immobilière.

Les habitants du quartier ont appris la nouvelle en voyant un panneau de permis de construire installé en bas de chez eux. Un véritable choc pour les riverains, très attachés à ce bois et à sa faune et sa flore.

Myriam Weber habite le quartier depuis 20 ans, elle ne comprend pas cette décision : "Il y a tout un écosystème dans ce bois, des oiseaux, des écureuils… C’est un des seuls poumons verts du quartier, la mairie a déjà beaucoup bétonné dans cette zone."

Les habitants du quartier pointent du doigt l’absurdité d’une telle décision qui va à l’encontre de la politique écologique de la ville. Le voisinage s’inquiète pour sa qualité de vie, Myriam poursuit : "ce bois nous fait de l’ombre en été et filtre le son des voitures, si on le détruit, la rue sera beaucoup moins agréable."

 

Le panneau du chantier /@Top Music

 

Une pétition a été lancée

L’été dernier, certains riverains avaient tenté de discuter avec la mairie de Strasbourg. Parmi eux, Philippe Cornec : "j’ai rencontré la mairie en juillet, ils devaient nous tenir au courant, depuis, c’est silence radio."

Face à l'absence de réaction de la mairie, les habitants du quartier ont décidé d’agir. Une pétition a été lancée et compte déjà plus de 33 000 signatures.

Autour du site, des grandes bâches avec pour inscription Le bois de Bussière est en danger !, ont été installées.

Le début du chantier n'est pas encore connu. Les riverains réclament son annulation. "Nous sommes très déterminés", déclare Philippe Cornec.

 

Une des bâches installées dans le quartier /@Top Music

 

La position de la mairie

Interrogé sur la question, Marc Hoffsess, adjoint à la maire et élu référent du quartier Robertsau-Wacken, déclare : "nous regrettons la destruction du bois, nous sommes attachés à tous les milieux naturels, c’est une orientation fondamentale de notre municipalité sauf que là, il s'agit d'une transaction privée."

Il indique aussi qu'une deuxième demande de permis de construire du promoteur avait été refusée par Alain Jund, conseiller municipal délégué au développement de l'habitat participatif, qui souhaitait mettre en oeuvre un programme d’aménagement global sur l’ensemble du secteur de la rue de Bussiere. Ce "PAG" a été instauré dans le cadre de la modification, numéro trois du plan local d'urbanisme en juin dernier. 

Le promoteur a finalement obtenu de droit un certificat d’urbanisme sur cette parcelle, qui fige les règles de construction pour tout projet déposé dans les trois ans suivant l’obtention du certificat. 

Marc Hoffsess ajoute : "nous avons négocié avec le promoteur pour améliorer certains aspects, comme le maintien et la plantation d’arbres. Le promoteur a consenti, mais il a été impossible juridiquement d’empêcher l’obtention du permis de construire. Si on avait refusé ce permis de construire le promoteur était en droit d’attaquer la ville au tribunal et de contester la décision de refus."

Quant à la demande des riverains, l'adjoint à la maire explique : " nous allons répondre aux riverains, nous allons répondre à toutes les lettres, et à la pétition également. La balle est dans le camp du promoteur, c’est lui qui subit la pression du voisinage."