Gonçalves : « Le meilleur choix de ma vie »

20 juin 2018 à 10h41 - Modifié : 10 mai 2021 à 10h41 par Sebastien Ruffet

TOP MUSIC
Le public de la Meinau a conquis Anthony Gonçalves / @Franck Kobi

On avait lancé l'idée un peu comme ça. Et puis il a accepté. Alors avec Anthony Gonçalves, on s'est retrouvés pour un petit "soccer" au Powershot d'Illkirch-Graffenstaden*. L'occasion d'un petit échange en toute détente autour d'un verre. 

Top Music : Tu viens tout juste de re-signer pour deux ans...

Anthony Gonçalves : Je suis heureux, content... Je suis fier parce que ça veut dire que ce que j'ai fait depuis deux ans, ça plaît. Je savais que le club avait envie de me conserver. Ma priorité était de rester... J'avais des opportunités, mais mon souhait premier était de rester.

Qu'est-ce que tu retiens de la saison qui vient de s'écouler... Elle a été longue, stressante...

Ce public qui nous a poussés à faire des exploits ! Tu bats pas Paris, Lyon, sans ce public. Il y a toujours ce public qui est là à te pousser à te surpasser... Après, oui, la saison a été stressante, parce que tu as le destin du Racing entre tes pieds. Et je pense que les répercussions dans un autre club, c'est pas comme le Racing... Ça te met une pression supplémentaire et c'est ce qui me donne envie de rester dans ce club. J'ai besoin de cette adrénaline. On a souvent des supporters qui viennent nous voir à la fin du match et qui nous remercient... Mais c'est plutôt à nous de les remercier pour ce qu'ils nous donnent. C'est pas de le langue de bois, c'est la vérité. Et dans ma décision, ça a joué fortement. Cet engouement, j'en ai besoin. Cette pression, j'en ai besoin. Je pense que les Alsaciens ont le sang bleu, c'est impossible autrement.

Quand ça reprendra, je serai à 100%. Mais là je suis à 100% en vacances !

Après une saison aussi éprouvante, est-ce qu'on a hâte de retrouver l'entraînement ou est-ce qu'on se dit que quelques jours de plus, ce serait bien ?

Je vais pas mentir... Quand je suis en vacances, je veux profiter pleinement des vacances ! Je coupe avec le foot totalement... Je ne suis pas l'actualité. Je regarde pas ce que le Racing recrute ou pas, je suis coupé du monde du football. Ce serait mentir de dire que j'ai hâte d'enfermer mes pieds dans des chaussures de foot. Il me reste une dizaine de jours, j'ai envie de profiter de mes enfants... Parce qu'après, le reste de la saison... (pause) Je crois que les gens se rendent pas forcément compte... On a peut-être pas mal de plages horaires libres, mais on a rarement des journées entières libres avec nos enfants, alors quand on peut avoir cinq semaines et être juste papa pendant ces cinq semaines, c'est agréable. Donc je suis pas pressé de reprendre, mais quand ça reprendra, comme toujours je serai à 100%. Mais là, je suis à 100% dans mes vacances (rires).

On sort d'une petite séance de foot chez Powershot, t'as joué avec des gars qui respirent pas forcément le football comme tu peux en avoir l'habitude... C'est un bon moment passé ?

Non mais ça, pour moi, c'est le vrai football ! C'est le football plaisir. Nous, le football qu'on pratique toute la saison, c'est notre métier. Pour certains, c'est une passion, pas de souci, je respecte, mais t'as des enjeux. Tu sais très bien que tu représentes une ville, un peuple. Alors ça m'arrive de faire des soccer avec mes frangins, et c'est là que tu te dis le football sans pression c'est bien aussi ! Tu peux à la fin de cette séance boire un coup, parler de tout et de rien, et si t'as perdu, t'en as rien à foutre. Le but d'une soirée comme on est en train de faire c'est de prendre du plaisir. On s'en fout qui est Gonçalves, un mécano, un peintre, un journaliste (sourire)... A la fin tu peux chambrer les copains et c'est ça qui est bien. Franchement, j'ai passé une super soirée, tu pourras l'écrire. Ce football, sans strass, sans paillette, ça me plaît. Après, moi, en tant que footballeur, j'ai besoin de pression... J'ai 32 ans, j'ai commencé à 15 ans, j'ai toujours vécu avec la pression. C'est un métier depuis l'âge de 15 ans. Neymar il va te dire que c'est une passion, ok, pas de souci, mais avec Neymar on fait pas le même métier. Moi je charbonne pour ma famille et pouvoir les mettre à l'abri et je plaisante pas avec ça.

Sur cette première saison de ligue1, il y a eu beaucoup de découvertes : des joueurs, des stades... est-ce que pour la nouvelle saison tu as coché un rendez-vous particulier ? Un adversaire que tu as envie de recroiser, un stade que t'as envie de revoir... ?

Bah la Meinau. Sincèrement. J'en ai rien à foutre d'aller jouer à Marseille, Paris... Je l'ai fait, c'est bien... Bon, je vais pas le galvauder, c'est top hein ! Mais la Meinau, c'est chez moi, j'ai hâte de la retrouver. C'est une drogue ! (Il marque un temps) Pour être honnête, je pense que j'ai fait le plus beau choix de ma vie... En tant que sportif et en tant qu'homme. En deux ans, j'ai vécu des émotions exceptionnelles. Quand tu pars après 15 ans dans un club (Laval), et que t'arrives au Racing, tu sais pas où tu mets les pieds. T'as des craintes, forcément. Mais deux ans après, tu te dis que t'as fait le plus beau choix de ta vie, pour ta famille et pour toi. Je veux pas faire pleurer les gens, mais c'est le plus beau choix de ma vie.

 

* Malgré un décompte un peu aléatoire, c'est semble-t-il l'équipe d'Anthony, Julien, Manu et Séb qui a remporté le plus de victoires dans ce système où s'affrontaient trois équipes de 4. Merci et bravo également à Sinan, Mika, Mickaël, Sébastien (le patron), Fred, Franck, Jamal, Florian et Arnaud (El Tricoto).