Covid et marché de Noël : "La pédagogie aura ses limites"

29 novembre 2021 à 14h26 - Modifié : 30 novembre 2021 à 9h09 par Sebastien Ruffet

Se faire tester en cas de doute est aussi une manière de lutter contre la propagation du virus
De plus en plus de tests sont réalisés actuellement
Crédit : @Top Music - SR

Les autorités régionales ont fait un point sur la situation sanitaire dans le Grand Est. Les gestes barrière doivent redevenir une préoccupation de tous, tout en accélérant la dynamique vaccinale.

La 4e vague nous a, il est vrai, assez peu touchés en Alsace. Alors à l’évocation de la 5e vague, nombreux sont ceux qui sourient doucement, pensant que cette fois encore, elle ne fera que nous effleurer. Las, cette nouvelle vague emporte toute la France, et tout le Grand Est, et plus particulièrement le Bas-Rhin et le Haut-Rhin.

Selon Virginie Cayré, la directrice de l’Agence Régionale de Santé du Grand Est, « on voit pour le Haut-Rhin l’impact de la proximité avec l’Allemagne, où le virus a commencé à circuler de manière très active avant nous. » A l’échelle du Grand Est, 650 personnes sont actuellement hospitalisées dont 131 en service de réanimation. Des chiffres pour l’heure à peu près maîtrisés, grâce à la vaccination : « On a une circulation du virus identique à la 3e vague, mais avec un impact hospitalier divisé par trois. Si cet impact est certes atténué, il n’est pas nul, et nous devons insister sur la nécessité du rappel de vaccin pour les personnes les plus à même de contracter une forme grave. »

Cette campagne a plutôt bien démarré. 45% des +75 ans, et 25% des 65-74 ans ont déjà fait leur rappel. Sans donner de détail par département, l’ARS annonce que plus de 400 000 rendez-vous ont déjà été pris. Une vaccination possible chez les médecins, dans les pharmacies, chez les infirmiers libéraux ou encore dans les centres de vaccination qui recommencent à ouvrir des créneaux.

A quand le pic épidémique ? 

Là où la méfiance est de mise, c’est que l’on sait désormais que le pic hospitalier est atteint deux semaines après le pic épidémique… Mais a-t-on seulement atteint ce pic là ? C’est tout l’enjeu de la campagne de communication qui s’ouvre, pour remettre au goût du jour les gestes barrière. « On constate qu’ils sont de plus en plus oubliés », note la préfète Josiane Chevallier. « Je l’ai vu moi-même en circulant plus de deux heures sur le marché de Noël de Strasbourg. Et je le dis, la pédagogie aura ses limites. Il y aura des verbalisations. Des chalets auront une lettre d’avertissement, et on pourra aussi fermer les chalets qui ne se mettraient pas en conformité. »

Au-delà du Sars-Cov2, ce qui inquiète, c’est la juxtaposition des virus. Actuellement, la bronchiolite et la gastro-entérite font des dégâts, et prennent aussi de la place dans les hôpitaux. Et la grippe n’a pas encore vraiment fait son apparition… « L’avantage, si l’on veut, c’est que les gestes barrière sont les mêmes pour la Covid et pour la grippe », note l’ARS. Si, à l'image de ce qui est proposé par la CTS à Strasbourg, tout le monde les respecte à nouveau, il y a donc espoir d’éviter une prolifération de tous ces virus en même temps. Et on arrivera peut-être à sauver Noël.


EN BREF

Omicron : le nouveau variant qui effraye les autorités sanitaires n'a pas encore été relevé dans le Grand Est. Contrairement au variant Delta, les personnes vaccinées seront mises à l'isolement, ainsi que les cas contacts. Le variant Omicron, surtout en Afrique sub-saharienne (même s'il a été détecté ailleurs dans le monde) est celui qui présente le plus de mutations par rapport au virus d'origine. De nombreuses questions se posent donc quant à sa transmission et l'efficacité des vaccins. 

Allemagne : L'explosion des cas en Allemagne va sans doute pousser les autorités à envoyer des patients à l'étranger. Mais pour l'heure, "aucune demande n'a été enregistrée" selon la préfète Josiane Chevallier, qui se rappelle qu'au plus fort de la première crise en France, "l'Allemagne avait accueilli 150 malades français". 

Ecoles : Ce lundi, 777 classes étaient fermées dans le Grand Est, soit 1.7% du total, un chiffre dans la moyenne nationale. Si un cas est détecté, toute la classe doit être testée, et seuls les élèves négatifs pourront revenir en cours. Le Rectorat indique par ailleurs que des campagnes de tests et de vaccinations seront à nouveau proposées dans les prochaines semaines.

Pass Sanitaire : A compter du 15 janvier, on devra avoir une 3e dose de vaccin au plus tard sept mois après sa 2e dose. Quid des personnes doublement vaccinées qui seraient testées positives ? S'il n'y a, a priori, que peu de risques pour leur santé, c’est aussi la validité du Pass qui est en jeu, puisqu’on ne peut pas se faire vacciner si on a été infecté par le virus depuis moins de deux mois... Pour l’heure, les autorités n’ont pas la réponse. Consciente qu’il s’agit là d’une vraie question, la Préfecture assure qu’une réponse technique doit être donnée dans les pro-chains jours. Les techniciens ont jusqu’au 15 janvier au plus tard pour trouver l’astuce.