Découverte insolite : les chèvres angora de Labaroche
Publié : 1er mars 2024 à 16h23 - Modifié : 9 mars 2024 à 11h42 par Sébastien RUFFET
C'est un élevage unique en Alsace : une soixantaine de chèvres angora produisent leur laine destinée à des produits en mohair sur les hauteurs de Colmar. Direction Labaroche, et visite guidée de cette ferme pas comme les autres avec Nicolas, le propriétaire des lieux.
C'est un endroit qui commence à se faire une petite réputation, sur les hauteurs de Colmar. Une Ferme à la Bassette, au-dessus de Labaroche, affiche deux activités : la production de laine avec un élevage de chèvres angora, et des visites à but pédagogique. "On accueille des familles, des scolaires, enfants en IME", précise Nicolas, qui me fait faire le tour du propriétaire. Avant de découvrir l'énigmatique cochon laineux, place aux chèvres, qui sont un peu l'emblème des lieux.
Avec une soixantaine de chèvres angora - mais l'ambition de passer à une centaine dans les prochains mois - la ferme dispose d'animaux "qui correspondent à ce qu'on cherche aussi d'un point de vue pédagogique. Elles sont très tranquilles, on peut entrer dans l'enclos sans problème." A côté de cela, elles font en partie vivre l'exploitation grâce à leurs poils soyeux. Nicolas explique : "On tond tous les six mois et on envoie la laine à une coopérative à Castres, dont on est aussi actionnaires. Ensuite, c'est au poids. Je récupère en produits finis l'équivalent de ce que j'ai envoyé. Ce sera des pelotes ou des produits finis type chaussettes, écharpes... On développe un label Mohair des fermes de France."
Installé dans cette ferme depuis 2016 avec sa compagne, Marianne, Nicolas a noté un vrai potentiel de ventes en Alsace, avec des stocks qui s'écoulent très rapidement lors des marchés de Noël. D'où la volonté de développer l'élevage, même si ces chèvres angora préfèrent les climats un peu plus secs. "C'est un animal hyper fragile, mais au bout de six ans, on commence à maîtriser. Là, on a notre premier mâle reproducteur à être né sur la ferme." Preuve que le petit troupeau s'est finalement acclimaté !
Nicolas à l'entrée de sa ferme / @Top Music - SR
Une ferme pédagogique pour découvrir des animaux atypiques
Du côté des animaux à découvrir lors d'une visite en famille, on passe entre les poules en liberté pour passer d'un enclos à l'autre. D'abord un cochon nain, avant de passer au plus massif et plus étonnant cochon laineux. On n'utilisera pas sa laine pour faire des pulls cela dit. En face, des petits béliers d'Ouessant viennent nous faire un petit coucou. "Une espèce qui a failli disparaître et qui revient un peu en vogue. Il est tout petit, et pour de l'éco-paturage, c'est parfait." Au loin, des vaches island retrouvent leur étable, tandis qu'un canard coureur indien fait une pause. "Un drôle d'animal : c'est un canard mais il ne vole pas ! Sa grande qualité, c'est de manger les limaces sans abîmer les cultures."
Tout cela, Nicolas l'a appris et le transmet à ses visiteurs. Plus loin, ses chevaux gambadent dans un énorme pré en légère pente. Le couple aimerait développer une activité de sauvegarde et des discussions ont été entamées avec le Parc Naturel Régional des Ballons des Vosges. Une trajectoire étonnante pour celui qui était ébéniste-menuisier avant de faire une fac... d'Histoire, et celle qui était graphiste avant de déménager sur les hauteurs. Après pas mal de travaux, notamment aménager le chemin d'accès, et amener l'eau chaude - "c'est quand même un confort appréciable !" - Nicolas et Marianne n'en ont pas fini avec les chantiers. Mais comme disait Conficius, "choisis un travail que tu aimes, et tu n'auras jamais à travailler un seul jour dans ta vie".
Visites guidées La ferme pédagogique accueille les familles sur rendez-vous les mercredis matin, samedis matin et dimanches après-midi. Une visite d'envion 1h30-2h où vous aurez toutes les explications, où vous pourrez nourrir les animaux et entrer dans certains enclos. Des moments rares, notamment pour les enfants. |
Une ferme à dénicher sur les hauteurs / @Top Music - SR
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