Deux ans de plus pour les Crit'Air 3 dans l'Eurométropole
18 septembre 2024 à 14h56 - Modifié : 20 septembre 2024 à 9h18 par Sébastien Ruffet
Avec une qualité de l'air qui s'est améliorée, l'Eurométropole de Strasbourg a annoncé ce matin que l'interdiction des véhicules Crit'Air 3, qui devait entrer en vigueur au 1er janvier 2025, était repoussée de deux ans.
C'est plutôt une bonne nouvelle à plusieurs points de vue. En annonçant ce matin le report de deux ans de l'interdiction des véhicules Crit'Air 3 au sein de l'Eurométropole, sa présidente Pia Imbs a sans doute fait quelques heureux. D'abord, tous ceux qui ont encore un véhicule dans cette catégorie, et qui devaient commencer à transpirer à l'approche de la date fatidique. Car tout le monde n'a pas les moyens de changer de véhicules.
La mesure a été saluée par le maire (LR) d'Illkirch-Graffenstaden Thibaud Philipps : "Ce recul de deux ans représente une avancée pour la justice sociale et économique de notre territoire. Nous avons été nombreux à dénoncer l’impact disproportionné qu’aurait eu cette interdiction sur les habitants et les travailleurs, surtout dans une période de crise où de nombreuses familles n’ont pas encore les moyens de changer de véhicule. Cette décision nous donne enfin le temps nécessaire pour trouver des solutions plus équilibrées."
Une qualité de l'air qui s'est améliorée
Si cette annonce a été faite, c'est parce que la qualité de l'air s'est sensiblement améliorée. En mars dernier, la collectivité se félicitait déjà de voir qu'en 2023, la pollution était déjà en recul, mais elle comptait "maintenir son ambition de réduction des émissions de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre dans une politique globale pour améliorer la qualité de l’air". Elle rappelait à cette occasion qu'il s'agissait "seulement de la première année où la nouvelle station de référence est en dessous du seuil actuel de 40µg/m3 et qu’ATMO Grand Est avait par ailleurs souligné que cette amélioration était aussi le fruit de facteurs météorologiques. De plus, la valeur enregistrée pour les concentrations en NO2 (36µg/m3) est encore largement au-dessus du nouveau seuil fixé par la directive air de l’UE (20µg/m3), qui doit être définitivement adoptée par les institutions européennes avant juin, et de la valeur guide de l’OMS (10µg/m3)." Il était donc alors question de maintenir le calendrier prévisionnel d'interdiction progressive des véhicules en fonction de leur vignette Crit'Air.
Les efforts se sont poursuivis, avec notamment une politique du stationnement de plus en plus punitive, mais les résultats semblent plaider en faveur de cette vision.