Deux pépites du ping à Haguenau

10 mars 2022 à 15h04 par Sébastien Ruffet

Ping-Pong Haguenau Romeo Muller
Le jeune Roméo Muller a déjoué tous les pronostics pour se hisser en finale de l'Open de Metz
Crédit : @DR - TTHW

La nouvelle alliance Haguenau-Wissembourg s’emploie à dynamiser le tennis de table dans le nord de l’Alsace. Une bonne nouvelle est récemment venue de sa jeunesse : deux U11 ont réalisé de belles performances lors du World Tour.

Julien Jung est fier. Le directeur sportif du TTHW (Tennis de Table de Haguenau-Wissembourg) a apprécié les beaux résultats de Lucas Simon, et surtout Roméo Muller, lors des Open de Spa (Belgique) et de Metz, à l’occasion du World Tour, une épreuve déclinée pour les jeunes. « En général, on a maximum cinq joueurs par pays, et on avait déjà deux jeunes de notre club ! », souligne Julien. « Il y avait 45 pays représentés, et même s’il manquait les deux nations phares, la Chine et le Japon, qui ne sortent toujours pas à cause du Covid, c’était très concurrentiel. » Lors de la première étape, en Belgique, nos petits Alsaciens ont d’abord appris, éliminés assez tôt dans la compétition, mais « avec un niveau global très serré, hormis un petit turc, qui a d’ailleurs remporté les deux étapes ».

A Metz, destination moins exotique que ce qu’a pu connaître Julien Jung avec Can Akkuzu, qu’il a accompagné au Qatar notamment, Lucas et Roméo, 11 ans, vont élever leur niveau de jeu. Lucas Simon, d’abord, va atteindre les quarts de finale, ce qui est déjà un beau résultat. Mais Roméo Muller, qui défend une balle de match contre lui en poules, va s’en sortir et pousser jusqu’en finale ! « Metz, c’est peut-être moins glamour, mais il y avait 45 pays ! Entendre toutes les langues, pour les enfants, c’était chouette ! Ils ont envie de se mettre à l’Anglais pour parler avec les nouveaux copains. »

L’évolution du ping au niveau mondial ?

Julien Jung en a profité pour jeter un regard sur l’évolution du tennis de table : « Le petit problème en France, c’est qu’on est hyper performant en jeunes, mais après, pour passer le stade des seniors, ça coince un peu. Depuis Jean-Philippe Gatien, on a Simon Gauzy qui a réussi à se hisser au 6e rang mondial, mais avec l’Asie, c’est hyper concurrentiel. La Chine, ça commence à 4 ans et ils sont plus d’un milliard. Là-bas, les joueurs de ping-pong sont sur les canettes de coca, donc c’est compliqué. »

Pour ce qui est de la médiatisation, le tennis de table est dans un entre-deux qui est parfois étonnant : tout le monde aime jouer, mais on ne voit pas grand-chose à la télévision ou sur les réseaux. « C’est vrai que c’est un sport très sympa ! On a une fédération qui a 200 000 licenciés, mais on a 4 à 5 millions de Français qui jouent chaque année. Donc le nouveau président de la fédération, Gilles Erb - un Alsacien - son plan d’action ce serait de faire en sorte que tous les gens qui jouent, chez eux, au parc, grâce à un QR Code, ils pourraient devenir 'membre', sans forcément prendre une licence. On pourrait alors leur donner des infos sur les matchs, les clubs près de chez eux, et petit à petit, cela pourrait inciter à prendre une licence pour aller un peu plus loin. Et plus on aura de licenciés, plus on aura de poids et de sponsors… Parce qu’aujourd’hui c’est une fédération assez pauvre. En Allemagne, c’est un sport qui plaît beaucoup, on en voit à la télé, et il y a même une chaîne Web qui diffuse tous les matchs en live ! Je peux suivre les matchs de Can Akkuzu en Bundesliga ! »