Du répit pour le Grand Tétras

Le Grand Tétras est un animal emblématique du Massif des Vosges ainsi que du Jura, et il est en situation de vulnérabilité. Comme le lynx ou la chouette chevêche, l'animal est l'un des plus beaux représentants des Vosges et il est, lui aussi, en danger. Depuis une quinzaine d'années, l'association France Nature Environnement essaye d'interdire la chasse, que ce soit dans l'est de la France ou dans les Pyrénées où sa population a aussi drastiquement diminué. 

FNE a lancé cet été un grand mouvement de mobilisation, pétition à l'appui pour faire bouger les choses, et ça y est, le Conseil d'Etat a fini par comprendre l'urgence de la situation, au grand soulagement teinté de frustration de Jean-David Abel, responsable biodiversité de France Nature Environnement au niveau national et administrateur de l’Office Français de la Biodiversité : « Il est grave que dans notre démocratie, pour faire respecter les préconisations des scientifiques et enrayer le déclin d’une espèce, les associations soient obligées de recourir pendant plus d’une décennie contre des arrêtés préfectoraux annulés les uns après les autres, en place des services en charge de la biodiversité qui devraient assurer cette protection, cela sans que les décideurs politiques n’entendent ni la voix de la justice ni celle de la science. » (source : site FNE)

Il n'est peut-être pas trop tard

En conséquence, une interdiction de chasse a été décrétée pour les cinq ans à venir. Pour l'association, c'est bien, mais il faut que cela s'accompagne de mesures de préservations sur le terrain, puisque l'oiseau reste menacé par l'activité humaine et notamment les aménagements touristiques. Selon FNE, "en hiver, le Grand tétras a besoin de tranquillité pour pouvoir s’alimenter – il se nourrit d’aiguilles de pin qu’il digère très lentement – sans être obligé de s’envoler pour fuir les chasseurs et leurs chiens, sinon il s’épuise et finit par mourir."

Il est aussi édifiant d'apprendre que la chasse du Grand Tétras est interdite dans les Pyrénées côté espagnol depuis... 1981 ! Côté français, la population a été divisée par cinq. Pour le Grand Tétras, comme pour beaucoup d'autres espèces, il était plus que temps d'agir. En espérant que ce ne soit pas trop tard.

A lire également : "Lauterbourg : 500 tortues réintroduites dans leur milieu naturel"