Expo à Strasbourg : Van Gogh, l’œuvre éternelle

La nuit étoilée, Les tournesols, les auto-portraits, La sieste... Le nom d'un tableau ne dit pas toujours l'impact visuel qu'il a eu sur son public, voire sur le monde. Mais si vous y jeter un oeil, à n'en pas douter vous reconnaitrez ces oeuvres et ce style si particuliers, qui font de Vincent Van Gogh un artiste à part. Un style, donc, et des couleurs, parfaitement maîtrisées : "C'est un scientifique de la couleur, c'est un alchimiste", explique Wouter Van Der Veen, un néerlandais d'origine, spécialiste mondial de Van Gogh, et installé depuis 1989 à Strasbourg. "Il ne met jamais un point de rouge sans qu'il y ait la quantité de vert qui entre en résonnance. Il a besoin d'unir un certain nombre de couleurs qui vont vibrer d'une certaine façon, et selon un schéma réfléchi, c'est un compositeur de couleurs." 

Génie, mais pas fou

Loin de l'image de fou qu'il a pu renvoyer, Van Gogh est un authentique génie, où tout est pesé, calibré, réfléchi. "Cela fait 130 ans que ça marche", rappelle Van Der Deen, qui s'est attelé à écrire la plupart des textes de l'exposition. "Tout le monde connait quelque chose de Van Gogh, sur sa coque de téléphone, sur un mug, dans les chambres d'hôtels, aux toilettes... Tout le monde connait les amandiers en fleurs, les tournesols, les nuits étoilées... On le raccroche pas forcément à une personne, mais quand on met tout ça ensemble, on se rend compte que c'est universel, poétique, profond, sublime, que ça parle à tout le monde."

Quand il s'agit de créer une expérience comme celle-ci, il faut donc avant tout respecter l'oeuvre planétaire du peintre. "Il faut faire confiance à Van Gogh. Son oeuvre est assez puissante pour se passer de l'intervention d'un graphiste très motivé. Il faut mettre l'oeuvre en avant, laisser l'émerveillement opérer." Il a tout de même fallu casser quelques codes pour cette "Immersive Experience" puisse porter son nom, et que le visiteur aille au-delà de la visite d'un musée. Le concept a été imaginé par l'entreprise belge Tempora, et le chef de projet Cédric Moulart estime que "Van Gogh a eu une vie très spéciale qui parle beaucoup aux visiteurs. Et c'est une explosion de couleurs qui se prête très bien à l'immersion." 

Sa vie, ses amours, ses adresses

Ainsi, on passera une bonne vingtaine de minutes à se plonger dans les jeunes heures de Van Gogh, à découvrir sa vie, son parcours, ses 36 adresses en 37 ans, ses amours, ses amitiés avec des artistes de son époque comme Toulouse-Lautrec. Avant de basculer sur des reproductions de ses toiles, puis un grand espace où l'on pourra se poser un instant, entouré d'une palette de couleurs apaisante. 

La visite s'achève par une balade en casque de réalité virtuelle (moyennant un supplément, mais sincèrement, ce serait dommage de passer à côté) qui nous plonge littéralement dans les peintures de Van Gogh qui s'animent, comme si le peintre lui-même avait réalisé un petit film d'animation. Bluffant et émouvant. "Ce qui est très chouette", poursuit Cédric Moulart, "c'est qu'il a peint beaucoup à l'extérieur, et on peut créer un univers où on va se promener, et tomber sur une oeuvre, puis une autre, une autre, et sur des toiles iconiques. C'est très fort, et combiné avec une belle musique pensée pour cette expérience, c'est très émotionnel." 

Pour comprendre l'impact de Vincent Van Gogh sur ses contemporains et sur les décennies qui ont suivi, Wouter Van Der Veen explique : "Il y a son art qui est exceptionnel et puis il y a sa vie. Il l'a documentée à travers plus de 900 lettres où il décrit les gens qu'il a rencontrés, il livre ses hésitations, il montre sa vulnérabilité, on peut le suivre au jour le jour. Toujours à chercher mieux, plus fort, à travailler comme un dingue. Une sympathie s'installe avec cet écorché vif, cette sensibilité. Et jusqu'au bout, ça se termine par un suicide qui est aussi un acte assez héroïque finalement."

-------------------------------

< Lien vers la billetterie >

Le trait de Van Gogh à nul autre pareil / @TopMusic - SR