FAUT-IL UNE RAISON SOCIALEMENT ACCEPTABLE POUR SE FAIRE LARGUER ?

13 avril 2022 à 13h53 - Modifié : 13 avril 2022 à 17h02 par Aurèle In the city

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Ça c’est une question ! Et que ne je m’étais jamais posée jusqu’ici, admettant qu’une rupture s’expliquait par des faits concrets et certainement pas par rapport au regard des autres, au jugement pas toujours bien-pensant de notre chère société. 

Un soir d’automne au pays de l’or rouge, entre palmiers, vue sur les montagnes de L’Atlas, London Mule pour Monsieur Je ne sais pas et coupette pour moi (mais faut-il le préciser ?!), nous voilà embarqués dans une discussion aux relents couleur passé dont le contenu inspire largement voire totalement cette chronique. 

Si nous connaissions les raisons respectives de nos changements de vie amoureuse avant de nous rencontrer au début des années 2000 (OMG !), à titre personnel je n’avais pas vraiment envisagé l’aspect politiquement correct d’une rupture.  

Faut-il une raison socialement acceptable pour se faire larguer ? 

Trahison, tromperie (dont la définition peut varier), absence de confiance, remise en question, raté sensuel ou tout simplement abandon de sentiments, les motivations ne semblent à priori pas manquer pour justifier la cassure. Mais sont-elles toutes admissibles auprès des autres ? Ont-elles toutes le même écho dans la pensée collective ?

J’avoue, expliquer à ses copines qu’un mec te quitte parce qu’il t’aime bien (ce redouté « bien » est vraiment moche ici), c’est pas très flatteur mais tellement commun. C’est vrai, confier à ses proches qu’il préfère en rester là parce qu’il pense toujours à son ex, c’est pas très glamour mais si courant. De là à enjoliver la réalité des causes d’une rupture et par ricochet se mentir… Ca c’est une question ?!

Après tout, chaque histoire est personnelle. Une love story ne ressemble pas à une autre. Toutes les relations sont différentes. Et ce que chacune dégage, en apparence, à l’occasion d’une soirée, ne traduit pas forcément toute sa réalité, sa complexité et ses petits jeux amoureux…

Si à 15, 20 et même 25 ans on ne fait pas la fière après un « faut que je te parle », « mais on peut rester pote » ou encore « je ne veux pas te faire de mal », j’ai l’impression qu’après la crise de la trente-cinquaine et son « qui suis-je, où vais-je, qui sucerais-je », l’orientation de nos décisions, de nos choix et de nos émotions semble légèrement plus mûre et moins encombrante. Je ne sais pas si l’âge nous rend plus sage (l’occasion d’une nouvelle histoire) mais j’ai tendance à penser qu’en grandissant, entre expériences professionnelles et sensations amoureuses, on sait ce qu’on veut mais surtout, on sait ce qu’on ne veut plus ouvrant ainsi la porte à une aisance émotionnelle plus sereine.

Eté 2019. Monsieur R comme… nous confie gentiment qu’entre 45 et 55 ans, le temps s’apparente à un sablier en mode accéléré. Et comme si ce n’était pas suffisant, de rajouter qu’en moyenne 20 ans s’annoncent à nous sans trop de contraintes d’ordre clinique. Compte tenu du taux d’alcoolémie dans notre sang au moment de cette probable vérité, son approche philosophique n’a pas réussi à plomber l’ambiance mais a fait réfléchir… Et Monsieur Je ne sais pas est là pour me le souffler quand il le faut…

Vous l’aurez remarqué, je ne prends jamais vraiment parti dans ces chroniques préférant laisser entre-ouvertes les multiples possibilités indexées à l’Amour avec un grand A. Mais aujourd’hui, j’ose me positionner : à la question « faut-il une raison socialement acceptable pour se faire larguer ? », un grand Non avec un N majuscule sort de mes cordes vocales !

Non parce qu’on est grand maintenant et que tout en ménageant les susceptibilités, prendre une vérité de temps en temps en pleine face ne nuit pas forcément.

Non parce que tout en respectant les sentiments de l’autre, on ne badine pas avec l’amour.

Non parce que l’horloge temporelle évoquée par Monsieur R comme… nous échappe un peu plus chaque année et qu’il faut essayer de profiter simplement.

Et encore une fois Non parce que s’il y a une émotion contre laquelle il semble bien difficile de lutter, c’est l’AMOUR, ce sentiment intense qui nous pousse à vivre ici malgré toutes les épreuves de nos vies parfois secouées….