Love and longevity… Quand un p’tit rappel s’impose !

3 avril 2024 à 16h46 par Aurele In The City

Aurele In The City
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Crédit : Anne Lienhart

Love and longevity… Quand un p’tit rappel s’impose !

La boum 2, début des années 80… La scène dans le restaurant italien. Brigitte Fossey : « Comment je suis habillée ? (…). Là en-dessous, sous la table, je porte un pantalon ? Des bottes ? Une jupe fendue ? Des talons ? Des bas noirs ? (…) T’es venu nous chercher. Nous avons pris l’ascenseur, nous sommes montés dans la voiture, descendus de la voiture, entrés dans le restaurant, tu n’as pas regardé mes jambes une fois ! ». Claude Brasseur : « Parce que je les connais tes jambes… ». « Oui mais tu ne les regardes plus ! ».

J’ai récemment revu ce film culte avec mon ado d’1m75 (même avec mes talons de 10cm je reste plus petite… !). Si les looks, les expressions et les modes capillaires ont largement évolué vers d’autres tendances dites contemporaines (à vérifier dans deux décennies), 42 ans plus tard, le constat sentimental, lui, reste totalement d’actualité. Voit-on encore sincèrement l’autre quand on partage sa couette réversible depuis des années ? Fait-on toujours attention à son + 1 après avoir partagé son quotidien au fil de saisons de 12 épisodes pendant 10, 15, 20 ans et plus si affinité ? Monsieur Je ne sais pas a-t-il remarqué ma nouvelle salopette imprimée léopard ? Ai-je moi-même été sensible à lui tout entier ces derniers mois ?

Si le temps des cerises se rapproche en cette fin hivernale, perso c’est davantage vers celui des symboles amoureux que je me dirige… Je m’explique. Vous commencez à me connaître. Tout comme le politiquement correct ne fait pas partie de mon ADN, les grandes déclarations, les démonstrations langoureuses et autres chamallows romantico-passionnés ne sont pas non plus inscrits au lexique de mon langage verbo-corporel. A tort ou à raison, chacun exprimant son ivresse romanesque à sa façon, entre histoire et expérience, illusion et déception, perception et intention.

Confidence pour confidence (avouez, vous aussi vous avez dansé sur ce tube délicieusement eighties), tout le monde aura compris que l’écriture est ma manière de faire (re)sortir ma palette d’émotions dont les couleurs reflètent, je crois, un échantillon assez représentatif des mamans-working-girls-épouses-amies-maîtresses 3.0. Je profite donc de ce nouveau rendez-vous dans la Top Family aux côtés de Monsieur Soda sans sucre pour m’interroger autour des symboles amoureux, finalement peut-être pas si légers, pas si innocents… Aujourd’hui c’est 100% Monsieur Je ne sais pas and me.

 

Love and longevity… Quand un p’tit rappel s’impose !

J’ai toujours repoussé toute forme symbolique connexe au sentiment amoureux. Ne surtout pas prononcer le mot mariage, ne pas porter d’alliance, épargner les signes distinctifs affectifs. Se tenir la main ? Se frôler ? En fan zone ou en cercle réduit, très peu pour moi. Mais peut-on indéfiniment rester sur ses positions sans jamais réfléchir à une inflexion ? A force de prôner haut et fort l’abstention de tout symbole amoureux quel qu’il soit, n’en oublions-nous pas l’essentiel, ne négligeons-nous pas nos sentiments sous prétexte d’une personnalité quelque peu sauvage largement acceptée voire complètement approuvée à l’occasion des prémices qui ont tant séduit à l’origine ?

Le temps aide à nous relever de certains traumas. Il ne joue pas forcément en revanche les bienfaiteurs dans une relations longue durée. Les bonnes intentions, les mots doux aimantés sur le frigo, les surprises (même si le besoin de tout contrôler empêche d’en profiter pleinement), les p’tits cadeaux cachés au fond d’une valise qu’on découvre en arrivant en vacances, l’envie de plaire malgré des cernes (hors de contrôle celles-ci) occupent-ils réellement un poste en CDI ? Bon, c’est l’heure où les souvenirs se ramènent (avis aux amateurs de Jackie Quartz). Oui, y a le boulot, les enfants, la logistique, la famille et les emmerdes. Mais il y a aussi un nous formé un soir de printemps, entre la place du Marché Gayot et la rue Sainte- Barbe, il y a 18 ans. Le temps des papillons dans le ventre, de la (re)découverte des émotions. On n’oubliait ni de surprendre ni de séduire. On savait faire plaisir à l’autre. On prenait le temps de s’envoyer des dizaines de textos tous les jours. On ne s’oubliait pas. Le temps des premiers signes amoureux dont le seul symbole (alors suffisant), celui de la confiance, de la complicité et de l’attraction, sautait aux yeux. Quelques coupettes et 6 570 jours plus tard, je crois qu’il est justement temps de revoir la copie. De bons acquis mais n’exploite pas tout son potentiel (c’est aussi le moment des bulletins). Et tant pis pour nos a priori sur toute l’eau de rose et les autres symboliques, attachées au caractère passionnel à la proximité physique et intellectuelle certaine, interprétées par l’amour. N’est-il pas temps de se rappeler pourquoi/pour quoi on s’est dit YES malgré l’absence d’anneaux et de tenues de circonstance (même si le jeans/basket va très bien à Monsieur Je ne sais pas) ?

Love and longevity… Quand un p’tit rappel s’impose et envers moi la première !

To be continued...

 

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