Hugues Baum, itinéraire d’un artiste prolifique

23 mai 2023 à 11h40 - Modifié : 24 mai 2023 à 8h17 par Léo Vallori

Hugues Baum a toujours été passionné par les images, dont ils s'inspirent
Hugues Baum a toujours été passionné par les images, dont ils s'inspirent
Crédit : DR / Top Music

Graphiste et illustrateur mulhousien depuis plus de 30 ans, Hugues Baum a commencé à dessiner dès son plus son jeune âge. Fasciné par les images dont il s’est toujours inspiré, cet artiste plutôt discret exposera 28 affiches d’une nouvelle série, à partir du mois de juin à Mulhouse : « On a les stars qu’on mérite ».

Le temps est comme depuis plusieurs semaines, maussade, ce vendredi après-midi du mois de mai à Mulhouse. Mais lorsque l’on franchit la porte d’entrée de l’appartement d’Hugues Baum et que l’on entre dans son petit monde, tout s’éclaire. Des tableaux, des pinceaux, des projets en réflexion ou en cours de finalisation… Le graphiste et illustrateur est d’ailleurs en train d’apporter les dernières retouches à sa dernière exposition, « On a les stars qu’on mérite », qu’il présentera du 6 juin au 25 juillet au Gambrinus, à Mulhouse. Une de plus, car Hugues Baum, c’est 30 ans de carrière et bon nombre de projets. Pour ne citer qu’eux, la célèbre affiche « Mulhouse, c’est pas pour les Mickeys » qu’il a déclinée en une version « covidée » de « Mulhouse c’est pas pour les virus ». Ou encore plus récemment son exposition d’une série intitulée « Femmes-fleurs » à la Cour des arts de Brunstatt-Didenheim en mai 2022.

Parcours et études

Mulhousien de naissance, Hugues Baum a d’abord étudié au collège Wolf, puis au Lycée Lambert. « Je me suis un peu traîné dans les études, le système scolaire ne marchait pas avec moi », raconte-t-il. En parallèle, une passion l’anime : le dessin et plus particulièrement les images. « J’ai fait une exposition avec mon père lorsque j’avais neuf ans. C’est à ce moment précis que j’ai eu un déclic », explique Hugues Baum. « Lorsque je me rendais chez ma grand-mère quand j'étais enfant, il n'y avait pas d'images ni de livres. Je venais avec des sacs pleins car les images m'ont toujours fasciné », raconte celui qui échangeait ses goûters contre des images dans la cour de récréation. Lorsqu’il entre à la haute école des arts du Rhin (HEAR), sa « deuxième vie » commence : « Je suis passé des derniers aux premiers ». Après avoir obtenu son diplôme en communication visuelle haut la main, le père de Zoé et Vasco, ses deux enfants, débute ce qu’il appelle sa « double vie » : il allie un job en agence et des projets personnels. « L’agence me permet d’avoir une base financière. Ça me permet également de m’intéresser à des domaines divers et variés », explique Hugues Baum, qui travaille depuis 10 ans dans l’agence de communication Cactus, basée à Ruelisheim.

« La peinture me permet de m’échapper du quotidien »

L’inspiration, il la trouve dans son quotidien. Parfois dans son petit carnet où il dessine très régulièrement. D’autres fois, c’est lors de son trajet pour se rendre sur son lieu de travail, que les idées surgissent dans son esprit. La page blanche de l’artiste, lui, l’a décrit comme une « vague » : « Il y a des moments où je ne pourrai faire que ça alors qu’à d’autres moments, ça ne vient pas », explique-t-il d’un air toujours si posé, calme. « La peinture me permet de m’échapper du quotidien, de respirer. Je suis alors dans une sorte de petite bulle ». Entre quelques respirations, il y a aussi parfois des moments de frustration, comme ceux de « louper » une œuvre, un sentiment insupportable pour Hugues Baum. « Parfois, il y a de sacrés dilemmes. D’un côté, il y a une petite voix qui me dit “tente“  et de l’autre “ne le fait pas“. Et quand ça foire, tu peux vraiment être énervé », décrit-il. Son grand regret ? Peut-être celui de ne pas s’être lancé tête baissée en tant qu’artiste indépendant. « Il faut avoir les bons contacts, un peu de chance aussi. La concurrence est devenue rude. Avec les nouvelles technologies, il n’y a plus de contraintes. Je me demande aussi quelle place va avoir l’artiste avec l’intelligence artificielle qui émerge ».

De la performance live

Jamais à court d’idées, le graphiste tente aujourd’hui d’aller sur de nouveaux terrains, encore inexplorés. Dernièrement, il a réalisé une performance pendant le concert de « The Act Of Humanity », un groupe de post punk alsacien. Durant plus d’une heure, il a peint une toile, se laissant porter par les vibrations musicales et l’ambiance de la soirée. « Je vais essayer de renouveler ça, car ça m’a vraiment bien plu. Ça me permet de performer en live, devant du public, car le reste du temps mon travail est assez solitaire », explique-t-il. Il a également dessiné les décors pour une troupe de théâtre, projeté sur un écran, toujours en live. Une expérience « hyper intense et un peu stressante ». Ou encore avec son frère Gilles Baum, écrivain de livres jeunesse avec qui il mène un projet dont il ne nous dévoile que très peu de contours. Mystère donc…

A partir du 6 juin et jusqu’au 25 juillet, Hugues Baum exposera des affiches rock&roll avec des symboles alsaciens au bar Le Gambrinus de Mulhouse. « Lorsque je pense à la création de l’expo, j’ai un flash qui me vient en tête, une image », explique Hugues Baum. Les images comme toujours…

« On a les stars qu’on mérite » au Gambrinus : 

Hugues Baum exposera du 6 juin au 25 juillet, 28 affiches, qu’il a décidé d’intituler « On a les stars qu’on mérite ». Exemple de l’une d’elles : David Bowie qu’il a transformé en David Bollwerk, « un peu un looseur », explique-t-il avec un grand sourire. Il reprend à sa sauce la pochette du célèbre album Aladdin Sane de Bowie. On y retrouve notamment la roue de Mulhouse, symbole de la ville à la place de l’éclair bleu et rouge. On ne vous en dévoile pas plus, rendez-vous le 6 juin pour le vernissage.

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