Hussam, réfugié syrien : une autre vie près des fourneaux
23 mai 2023 à 15h12 - Modifié : 23 mai 2023 à 15h51 par Jules Scheuer
À l’occasion de la semaine des réfugiés du 10 au 18 juin prochain à Strasbourg, Top Music est allé à la rencontre d’Hussam, un réfugié syrien arrivé en France en 2015. Il est aujourd’hui propriétaire de son propre restaurant au cœur de la capitale alsacienne : Damasquino.
Dans son ancienne vie, Hussam habitait à Damas en Syrie. Contraint de fuir la guerre dans son pays, il arrive en France en 2015, avec l’espoir de mener une vie paisible. En Syrie, Hussam était employé du milieu hospitalier, dans un département cardiaque, sa femme, elle, était architecte. À leur arrivée dans l’Hexagone, ils sont confrontés à une dure réalité. Impossible pour eux d’espérer une équivalence de diplôme. Ils doivent repartir de zéro.
« J’ai toujours eu envie de cuisiner mais je n’en ai jamais eu l’occasion »
En cherchant à se réinventer, Hussam se découvre une nouvelle passion : cuisiner. En Syrie, il n’avait jamais pu s’y essayer. Il y est très mal vu qu’un homme s’active derrière les fourneaux, voire même qu’il s’aventure au delà du seuil de la cuisine. Toute sa vie, Hussam a vu sa mère, puis sa femme s’occuper de la confection des repas, avec un oeil toujours intéressé.
En France, il découvre une nouvelle liberté. Alors il essaye, il apprend, et il reproduit des recettes, fidèles à sa culture syrienne. Sa première expérience professionnelle avec le monde de la gastronomie rime avec traiteur. Des petites expériences « à droite, à gauche » confie Hussam. En 2019, il découvre pour la première fois le « Refugee food festival » et par la même occasion l’association Stamtish, qui se révélera par la suite d’une importance capitale pour le néo-cuistot.
Strasbourg, le coup de foudre
Puis, après quelques années sur le territoire français, Hussam met les voiles sur la capitale alsacienne : Strasbourg. Le coup de foudre est immédiat. « Dès mon arrivée, en sortant de la gare, j’étais sûr de vouloir rester ici. Je suis tout de suite tombé amoureux de la ville ». L’idylle est en marche. Après plus d’un an à travailler dans un restaurant, il saute le pas et décide d’ouvrir son propre restaurant : Damasquino. Dans l’établissement, les spécialités syriennes sont à l’honneur. « On fait la cuisine et les plats comme à la maison, on utilise les mêmes noms qu’en arabe ».
Mais les ennuis ne sont jamais bien loin. Le franco-syrien est enthousiaste lorsqu’il ouvre son restaurant en 2020. Il n’est pas passé loin de la douche froide. Avec la crise du covid, s’en est suivie une période délicate pour le propriétaire. Bien épaulé par l’association Stamtish, il est parvenu à garder son établissement à flot grâce aux différentes aides de l’État. Aujourd’hui Hussam et toute sa petite famille s’épanouissent pleinement dans leur nouvelle vie à Strasbourg. « Je suis content, merci à vous, merci à tout le monde, merci la France », conclut-il.
À l’occasion de la semaine des réfugiés, plusieurs activités sont à découvrir dans toute la ville de Strasbourg. Les informations sont à retrouver sur le site internet officiel de l’événement, le programme du « Refugee Food Festival » sur Facebook et les inscriptions aux différentes activités sont à faire sur Linktree.