Infirmiers libéraux : une opération escargot entre Brumath et Strasbourg
Publié : 13 février 2024 à 6h00 - Modifié : 14 février 2024 à 7h47 par Jules Scheuer
Ce mardi 13 février, les infirmiers libéraux du Bas-Rhin organisent une journée de mobilisation pour dénoncer leurs conditions de travail. Une opération escargot est prévue à partir de 10h au départ de Brumath et jusqu’à Strasbourg. On vous conseille d'éviter le secteur si vous devez vous déplacer.
Quelques semaines après la fermeture de la M35 suite au mouvement de protestation des agriculteurs du Bas-Rhin, c’est au tour des infirmiers et infirmières libérales de perturber la circulation aux alentours de Strasbourg. Une opération escargot prendra le départ de l’aire de covoiturage de Brumath à 10h, en direction de la CPAM du Bas-Rhin à Strasbourg. Pour le moment, une cinquantaine de personnes est attendue dans le convoi.
Les revendications de la profession sont très claires. « Nous voulons une revalorisation de notre lettre-clé, elle n’a pas bougé depuis 2009 », déplore Véronique Bier, infirmière libérale et représentante Grand-Est du syndicat Convergence infirmière. La lettre-clé des infirmiers libéraux, appelée AMI, ce sont des nomenclatures qui permettent de catégoriser les soins avec des tarifs adaptés. Depuis 2009, la lettre clé n’a pas évolué, malgré la hausse du coût de la vie. « Avec l’inflation, nous avons perdu 20% de notre pouvoir d’achat », constate la professionnelle de santé.
Également dans le viseur du corps de métier, les indemnités de déplacement. Depuis le 28 janvier, leur coût est passé de 2,50 euros à 2,75 euros. Cependant, « les médecins touchent des indemnités à 10 euros et certains kinés 4 euros. Mais l’essence coûte le même prix pour tout le monde », poursuit Véronique Bier. « Nous demandons donc une indemnisation de déplacement à 4 euros ».
"Nous sommes invisibles"
Depuis la crise du Covid, les grandes difficultés du milieu hospitalier ont été pointées du doigt et sont désormais connues de tous. Conséquence de cette mise en lumière, les infirmiers libéraux souffrent eux d’une invisibilisation de leurs contraintes et de leurs requêtes. « Mes collègues hospitalières souffrent aussi beaucoup, j’ai longtemps travaillé à l’hôpital. Mais nous, nous sommes invisibles », s’alarme Véronique Bier. « Pendant la crise du Covid, nous étions tous les jours présents au domicile des patients et nous n’avons rien eu, alors que l’hôpital a été revalorisé par le SEGUR. Aucune reconnaissance. Rien. »
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