Ken against the man

9 mars 2023 à 14h15 - Modifié : 9 mars 2023 à 14h46 par Aurèle In The City

Ken against the man
Ken against the man
Crédit : Karine Faby

Quand on a quinze ans, on rêve toutes du prince charmant. On se l’imagine sorti de nulle part (et on s’en fiche), chevauchant un bel étalon (ou tout autre moyen hybride), les cheveux au vent (cette mode capillaire est-elle toujours d’actualité ?). On l’entend nous dire « je t’aime » et on vit pleinement ce qui nous rend populaire dans la cour de récré du lycée.

Ken against the man

Un soir d’hiver strasbourgeois… Coupettes alternées à la Carola Verte (finement pétillante elle aussi)… Runaway en boucle… Tête de rien, comprendre make up défraîchi et tenue de combat. Quant à la coiffure… Est-ce le combo musique/bulles/pseudo lâcher prise qui me pousse à revisiter cette petite histoire, l’une de ces toutes premières chroniques amorcée 17 ans plus tôt… ? Oui le temps passe mais n’allons pas chercher plus loin. On n’est pas obligés de tout expliquer. Parfois le comment du pourquoi nous échappe et ce n’est peut-être pas plus mal. Pour ma part, à ce moment très précis, c’est ce dont j’ai envie de parler. Même si je veux bien croire que les discussions des derniers jours avec Monsieur Je ne sais pas et le réveil love/love du jour n’y sont pas totalement étrangers… 

Ken against the man ? 

Quand on a quinze ans, on rêve toutes du prince charmant. On se l’imagine sorti de nulle part (et on s’en fiche), chevauchant un bel étalon (ou tout autre moyen hybride), les cheveux au vent (cette mode capillaire est-elle toujours d’actualité ?). On l’entend nous dire « je t’aime » et on vit pleinement ce qui nous rend populaire dans la cour de récré du lycée.

A vingt, on recherche Ken, son torse sans poil, ses tablettes de chocolat, son teint hâlé et sa détestable assurance. On bave plus ou moins proprement devant sa plastique trop parfaite, son look ultra tendance et son arrogance. Au final, on est attiré par ce qui en jette, ce qui fait bien vu de l’extérieur, ce qui fait jaser et suscite la curiosité. A ses côtés, on a l’impression d’être au-dessus de la mêlée, d’être au maximum sur l’échelle de popularité des soirées strasbourgeoises (voire hautrhinoise) et surtout, on fait tout pour que le monde entier nous découvre dans ses bras (bon là, on a clairement dépassé fièrement les frontières régionales) ! 

Mais Ken n’est-il pas qu’un fantasme d’adolescente qui, en vieillissant, ne répond plus à nos attentes autrefois basées sur l’apparence et aujourd’hui fondées sur l’authenticité ? Ken peut-il faire le poids contre un homme qui s’assume, accepte ses défauts et nous rend femme ?

Voilà 204 mois que je côtoie en toute intimité Monsieur Je ne sais pas.
Il a dix ans de plus que moi, les cheveux grisonnants, un p’tit ventre bedonnant et parfois l’air un peu fatigué (enfin, en ce moment je ne la ramène pas trop, je pense être au max de cette sensation d’épuisement total). Il n’a rien d’un sex symbole et ne ressemble pas à une de ces photos de mode couchées sur papier glacé. Pourtant (ou cependant comme dirait Madame Kiss Kiss Red) il a ce charme, cette force, cette
maturité et cette virilité qui font que dans ses bras, je me sens à la fois toute petite et femme. Il le sait, il doit profiter de cette phase particulièrement amoureuse. Ne durant jamais très longtemps chez moi, elle correspond à un instant plus ou moins T dont les variations sont aussi rapides que les changements de position de certains politiques.

Qui est Monsieur Je ne sais pas ? 

Monsieur Je ne sais pas n’est pas un de ces pseudo-mecs prétentieux, grande gueule en public et petite frime en privé. Il reconnaît ses faiblesses pendant que Ken hésite encore entre Barbie et Skipper, l’une ayant pris 5 kg en 3 semaines, l’autre traversant une crise existentielle parce qu’elle vient de lire dans Jeunes et Jolies que les hommes préfèrent les blondes ! Pendant que Ken s’accroche au volant de son camping-car 2 couchettes, Monsieur Je ne sais pas tient le cap, entre bienveillance et patience.

Si ces qualités sont aussi nombreuses que ces p’tites manies agaçantes (pour ne pas citer ici quelques défauts), il est tout simplement ce qu’il est sans artifice ni perfidie.
A l’approche de ma 4Xème année, celle qui marque un certain rapprochement vers ce chiffre tout rond synonyme de demi-siècle, force est de constater que « l’habit ne fait pas le moine » ou si vous préférez du George Sand « la beauté de l’âme l’emporte sur la beauté physique »

Alors Ken peut continuer ses abdos, entretenir son beau parlé et son sex appeal, c’est sûr il ne fait pas le poids ! D’ailleurs, la comparaison est-elle judicieuse sachant qu’on ne peut pas comparer ce qui n’est pas comparable, que l’apparence n’est qu’éphémère et que Ken, à force de trop en faire, a fondu sous les UV et son manque d’humanisme…