L'endométriose dans le viseur des HUS
Publié : 10 mars 2023 à 11h33 - Modifié : 13 mars 2023 à 7h13 par Sébastien RUFFET
Les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg rouvrent des permanences pour les femmes malades ou avec suspicion d'endométriose. Un premier contact pour entrer dans un parcours de soin avec les équipes du CMCO et de l'hôpital de Hautepierre.
C'est une maladie sournoise, voire un véritable handicap invisible dans les cas les plus sérieux. L'endométriose provoque de vives douleurs dans le bas ventre. Pourquoi ?
A chaque période d'ovulation, l'utérus se prépare à accueillir un éventuel ovule fécondé. Si ce n'est pas le cas, alors les règles surviennent. Dans les cas d'endométriose, des cellules vont s'échapper et venir se fixer à d'autres organes de l'abdomen, et provoquer des inflammations, lésions et cicatrices, sources de douleurs. La maladie touche environ une femme sur dix parmi celles qui sont en âge de procréer. Elle peut apparaître avec les premières règles, et va progressivement disparaître avec la ménopause.
Face à des sensations difficiles à estimer et un diagnostic pas toujours clair (voir témoignage ci-dessous), EndoFrance propose des permanences, relayées par EndoAlsace au niveau local. Les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg vont ainsi reprendre ces rendez-vous multi-disciplinaires pour orienter les femmes touchées dans un parcours de soin au sein des services gynécologiques sur les sites de Hautepierre et du CMCO.
Une conférence sur le diagnostic de l’endométriose ainsi que sa prise en charge se tiendra au CMCO le vendredi 17 mars. Ouverte à toutes et tous, l’équipe médicale et chirurgicale des HUS répondra à toutes les questions. Renseignements et inscriptions via alsacelorraine@endofrance.org.
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TEMOIGNAGE
Eva, 41 ans : "On bouffe des boîtes d'anti-inflammatoire"
"Mon cas n'est pas des plus graves, mais j'ai toujours eu très mal pendant les règles, sans que ça passe, et sans jamais aucune amélioration. On dit toujours que les règles, ça fait mal, mais quand tu as 17 ans, tu ne sais pas ce qui est normal ou pas comme douleur. On prend naturellement sur soi et on bouffe des boîtes d'anti-inflammatoire. On prends aussi la pilule parce que ça aide même si ça ne résous rien. Ce sont souvent des maux de ventre inexpliqués, et on me disait que c'était peut-être des calculs, peut-être une appendicite... Mais jamais rien de confirmé. Et puis en 2016, je me retrouve aux urgences, on me fait une échographie, et on me dit que la trompe droite est bouchée. Traitement antibiotique, je suis hospitalisée, on me traite comme si j'avais une MST, alors que bien sûr, ce n'était pas ça. L'infection passe, et on me renvoie vers une spécialiste qui propose une laparoscopie, et là, le diagnostic est enfin posé ! On est début 2017...
Après la première opération, la trompe est débouchée, les tissus enlevés à gauche, à droite, la vie reprend son cours. En 2020, je fais un bilan de fertilité, et là on découvre que la trompe est totalement dilatée, qu'elle s'est rebouchée au fil du temps, et donc re-laparoscopie en 2021, et retrait de la trompe, avec encore de l'endométriose là où il ne faudrait pas, mais le chirurgien ne peut pas l'atteindre et donc il la laisse. Il y a beaucoup de tissus cicatriciels qui font des adhérences et donc des douleurs. Fertilement parlant, je voulais un enfant, et on m'a immédiatement parlé de FIV..."
Eva est aujourd'hui enceinte, et si son histoire avec l'endométriose n'est pas terminée, la maladie n'aura pas eu raison de son espoir de devenir un jour maman.