Le chat, mignon compagnon mais dangereux prédateur

2 mars 2022 à 10h44 par Sebastien Ruffet

Chat en exterieur
Un prédateur bien caché
Crédit : @Document remis - E.B.

La France compte 15 millions de chats domestiques, autant de prédateurs naturels qui déséquilibrent la biodiversité.

Il est rigolo quand il se contorsionne pour entrer dans un carton, ou quand il essaye d’attraper vainement une petite lumière rouge. Quand il se casse la figure du haut d’une étagère ou qu’il glisse sur une plaque de verglas, les vidéos nous font aussi rire. Le chat nous attendrit aussi avec ses yeux – l’image du chat botté de Shrek – et ses petits ronrons affectueux. Il est doux, sait se faire pardonner ses bêtises (la gamelle !).

Ce compagnon du quotidien est aussi, et en premier lieu, un félin, à l’instinct de chasseur aiguisé. A tel point que des études montrent qu'il devient, à travers le monde, un danger pour la biodiversité.

Des chiffres impressionnants

Selon un communiqué de France Nature Environnement, le chat « serait responsable de la mort de 1,3 à 4 milliards d’oiseaux et 6,3 à 22,3 milliards de petits mammifères chaque année. En Australie, les chats tueraient 377 millions d’oiseaux et 649 millions de reptiles chaque année. Le pays a ainsi lancé une campagne d’éradication de 2 millions de chats errants sur 5 ans. D’autres résultats parus en 2019 dans Nature évoquent 800 millions de mammifères tués chaque année par les chats errants. L’introduction du félin, notamment dans les îles, a conduit à la disparition de plusieurs espèces et des opérations de régulation des chats errants sont souvent menées. »

Le Musée National d’Histoire Naturelle a lui aussi lancé ses propres études. Elles ont montré qu’à 66% le chat ramenait des petits rongeurs, à 22% des oiseaux. Le hic, c’est que certaines populations d’oiseaux sont déjà en danger dans nos campagnes, du fait de l’activité humaine (disparition des habitats, pesticides…).

France Nature Environnement ne pouvant décemment pas appeler à l’éradication des chats, l’association rappelle toutefois quelques éléments pouvant limiter l’impact de nos chats préférés sur leur environnement :

  • La stérilisation est recommandée, car elle limite le vagabondage, les marquages territoriaux, la prolifération des chats et les maladies.
  • Offrir à son chat une nourriture de qualité en libre-service ainsi que des jeux, surtout pour les jeunes chats, qui limiteront leurs instincts de chasseurs.
  • Pour l’extérieur, on peut l’équiper d’un collier élastique, coloré ou avec des clochettes, pour le rendre moins discret. Il existe des dispositifs (entonnoirs, barrières) qui permettent d’empêcher le chat de grimper vers les mangeoires et les nids, mais aussi des répulsifs et des abris pour la petite faune que l’on peut même fabriquer soi-même.

Notez que vous pouvez aussi collaborer à un projet d’étude pour mieux comprendre les relations entre le chat et la petite faune, en suivant ce lien.