60 ans du Traité de l’Elysée célébrés à Strasbourg : un accélérateur de coopération transfrontalière

Publié : 19 octobre 2022 à 10h34 - Modifié : 19 octobre 2022 à 13h05 par Anne-Sophie Martin

Jean Rottner, Président du Conseil régional du Grand Est
Jean Rottner, Président du Conseil régional du Grand Est
Crédit : @Top Music

Les 60 ans du Traité de l’Elysée seront célébrés à Strasbourg, les 17 et 18 janvier 2023, en présence des ministres des Affaires étrangères des Länder allemands. "C’est une excellente nouvelle pour accélérer la coopération transfrontalière", a précisé Jean Rottner, le président de la Région Grand Est.

Ecoutez l'interview de Jean Rottner, Président de la Région Grand Est

Le traité bilatéral de coopération, dit Traité de l’Élysée, a été signé par Konrad Adenauer et le général de Gaulle, au palais de l’Élysée, le 22 janvier 1963. Il s’agissait d’un traité de coopération destiné à sceller la réconciliation entre la France et la République Fédérale d’Allemagne.


Interview de Jean Rottner, Président de la Région Grand Est

En quoi la célébration des 60 ans du Traité de l’Elysée à Strasbourg est importante ?

C’est un signal politique fort ! Les Allemands vont venir fêter en France cette date anniversaire. On va accueillir, les 17 et 18 janvier, l’ensemble des ministres des Affaires étrangères des Länder allemands qui ont décidé symboliquement de se rencontrer à Strasbourg pour mettre en avant les 60 ans du traité de l'Élysée qui a été repris depuis par le traité d'Aix-la-Chapelle. Nous travaillons quotidiennement sur ce traité qui dessine et améliore le quotidien de nos habitants, des gens qui franchissent la frontière tous les jours. Nous travaillons sur la santé, sur l’industrie automobile, sur la production d’hydrogène ou sur l’intelligence artificielle, ce sont des projets qui se traitent au niveau transfrontalier. (...)

Le Grand Est et les régions limitrophes allemandes comme la Sarre ou la Wallonie vont-elles devenir des régions pilotes dans l’hydrogène ? 

Nous avons fait la proposition au premier vice-président de la Commission européenne qui s’est montré très intéressé.

Vous savez, franchir la frontière, c'est très facile en voiture, c'est un peu plus difficile quand il s'agit par exemple de mettre en place un hydrogénoduc : c'est comme un gazoduc mais ça transporte de l’hydrogène, c’est fabriqué en France et c’est utilisé en Allemagne. 

Face à cette énergie d’avenir : il faut inventer les règles, la qualité de production et les nouveaux usages, tout ça se crée en ce moment, nous avons proposé à la Commission européenne d’être une région test pour l’hydrogène. 

Quelle est l’échéance pour des hydrogénoducs entre la France et l’Allemagne ?

Le plus rapidement possible. Car les grands industriels ont besoin de cette énergie, en Alsace, en Lorraine ou par exemple dans la Sarre, plutôt que d’utiliser du charbon, ou d’autres énergies qui coûtent plus cher. Utiliser de l’hydrogène sera une consommation d’énergie plus durable.

Au sujet des mobilités, vous allez livrer de nouveaux trains Régiolis ?

Nous avons acheté pour 375 millions de matériel à Alstom à Reichshoffen pour ouvrir 7 lignes transfrontalières, pour éviter d’avoir des ruptures de charge, pour rester dans le même train entre la France et l’Allemagne, pour aller directement à Karlsruhe depuis Lauterbourg. On est en capacité en Allemagne comme en France de comprendre l'intérêt de l’autre et de faire une commande groupée.

Coté français, on ne s’est pas beaucoup occupé des lignes ferroviaires ces trente dernières années, il va falloir rénover les lignes comme celle entre Strasbourg et Lauterbourg, c’est 160 millions d’euros d’investissements sur cette ligne, on va la refaire dans sa globalité, pour que nos trains puissent rouler plus rapidement dessus. Les travaux vont démarrer en 2024. 

Le train doit devenir la colonne vertébrale de nos déplacements, c’est ça l’objectif, c’est à partir d'un train et de lignes modernes, qu’on donnera aux gens l’envie de monter dedans.