Pascal Coquis, reporter alsacien en Ukraine

Publié : 3 mars 2022 à 8h11 - Modifié : 3 mars 2022 à 11h19 par Rédaction Top Music

Pascal Coquis
Ici au Congo, Pascal Coquis est reporter pour les Dernières Nouvelles d'Alsace
Crédit : DR/ Pascal Coquis

Pascal Coquis est journaliste pour les Dernières Nouvelles d'Alsace. Actuellement en Ukraine pour couvrir le conflit avec la Russie, il nous parle de son travail sur un théâtre de guerre.

Pascal Coquis est actuellement en Ukraine pour couvrir le conflit pour Les Dernières Nouvelles d'Alsace. Ce reporter strasbourgeois parcourt le monde depuis 30 ans pour nous informer : au Congo, en Chine, en Irak ... Pascal Coquis a le métier de journaliste chevillé au corps. Ainsi, il était évident pour Pascal de partir en Ukraine pour relater la réalité de la guerre aux lecteurs alsaciens.

Top Music : Pascal, quand êtes-vous arrivés en Ukraine ? Pourquoi avoir décidé de partir ?

Pascal Coquis : Avec mon collègue Darek Szuster du journal l'Alsace, nous sommes partis en voiture de Strasbourg le jeudi 24 février dès la déclaration de guerre de la Russie à l'Ukraine. Après avoir franchi différentes frontières européennes et roulé pendant 14h, nous sommes arrivés à la frontière de la Pologne avec l'Ukraine. Depuis trois jours, nous sommes entrés sur le sol ukrainien à Shehyini et nous sommes désormais en direction de Lviv. A aucun moment, nous avons hésité à partir avec Darek. Nous avons organisé notre déplacement en trois heures. Pour moi, il était évident de partir en Ukraine, cela fait partie de notre mission de journaliste.

Top Music : Qu'avez-vous contasté depuis votre arrivée en Ukraine ?

Pascal Coquis : Ce qui marque, c'est le flot continu d'Ukrainiens qui fuient leurs villes attaquées par l'armée russe. Beaucoup de civils, surtout des femmes et enfants, ont tout perdu et sont contraints de quitter leurs foyers. Nous avons pu échanger avec eux et leur vie a basculé depuis plusieurs jours. Il faut souligner la formidable solidarité qui s'est mise en place avec les Polonais. Il existe des solutions d'accueil et d'hébergement à la frontière de l'Ukraine avec la Pologne.

Top Music : Comment fait-on pour ne pas être submergé par l'émotion face à ces situations tragiques ?

Pascal Coquis : Nous sommes humains, l'émotion est évidemment présente. Le plus important c'est de savoir mettre une distance avec cette tristesse qui peut nous envahir. Quand vous parlez avec des mères de famille qui ont dû quitter leur mari parti combattre, forcément cela vous émeut. Mais nous sommes journalistes, professionnels et nous devons mettre de côté ces émotions pour nous concentrer sur notre travail. Notre mission c'est de relater des témoignages, des faits. Après ce qui arrive souvent c'est qu'une fois le travail terminé, l'émotion peut nous rattraper. Quand vous êtes sur des théâtres de guerre, les nuits sont souvent difficiles en repensant à vos terribles journées.

Top Music : Est-ce que vous craignez pour votre vie en travaillant en Ukraine ?

Pascal Coquis : Pour l'instant, non. Nous avons été en Pologne puis en Ukraine dans des villes où l'armée russe n'est pas. En ce moment, nous sommes en direction de Lviv, à l'Ouest de l'Ukraine. Cette grande ville a été bombardée au début du conflit mais depuis il n'y a eu aucune offensive russe. Les habitants de Lviv se préparent à se défendre face à l'armée russe. Pour l'instant, nous travaillons en sécurité sans équipement et sans fixeur. Si la situation devient dangereuse, nous prendrons les dispositions qui s'imposent mais en étant reporter dans un pays en guerre nous savons que nous sommes potentiellement en danger à tout moment.

 

Interview de Pascal Coquis dans "On est tous debout"
Interview de Pascal Coquis dans "On est tous debout"
Crédit : Interview de Pascal Coquis dans "On est tous debout"