Schiltigheim : le pain qui lutte contre les violences faites aux femmes

24 novembre 2021 à 18h16 - Modifié : 24 novembre 2021 à 18h23 par Sebastien Ruffet

Des numéros à garder dans un coin de la tête
Des numéros à garder dans un coin de la tête
Crédit : @Préfecture

Parmi les opérations nationales et locales, la Ville de Schiltigheim a eu une idée originale : imprimer des sacs à pain avec toutes les infos pour savoir si la relation conjugale mérite un signalement ou pas.

Ce 25 novembre, c’est la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes. Cette journée a été instaurée le 25 novembre 1999 par l’ Organisation des Nations Unies (ONU). Une date du 25 novembre choisie en mémoire des trois sœurs Mirabal, militantes dominicaines brutalement assassinées sur les ordres du chef d’État, Rafael Trujillo.

De nombreuses actions et initiatives ont germé un peu partout, et notamment à Schiltigheim, avec une opération qui a débuté le 15 novembre et qui va se terminer ce dimanche 28 : des emballages de baguettes de pain servent de support à la diffusion d’un « violentomètre », ainsi que toutes les informations de contact d’urgence. Dans son communiqué la municipalité explique la démarche : « Dans le cadre de son engagement en faveur de la lutte contre les violences faites aux femmes, la Ville de Schiltigheim a fait appel au collectif #NousToutes pour porter son projet de prévention des violences conjugales à l’échelle du territoire. L’opération se déroulera dans diverses boulangeries et dépôts de pain de la ville. »

Provoquer une prise de conscience

Pour toucher un maximum de femmes, et les alerter sur une situation qu’elle n’appréhendent peut-être pas, il a donc été question de passer par un produit de tous les jours : la baguette de pain. Certaines femmes n’ont peut-être pas la sensation d’être dans une situation « à risque », mais le « violentomètre » imprimé devait et doit permettre d’en prendre conscience. Des petites choses comme une jalousie excessive du compagnon, s’il fouille les textos, ou se moque de sa partenaire en public. Plus grave, en rouge, s’il se montre violent, ou s’il menace de se suicider. De vert à rouge vif, l’échelle comporte 24 échelons qui doivent être pris au sérieux. Un coup de fil ne coûte rien et permet d’avoir des réponses sur une relation qui est peut-être au début d’un grave dérapage, voire d’un drame.

« De quoi faire réfléchir les personnes qui se retrouvent dans une situation abusive, parfois sans s’en rendre compte », poursuit le communiqué. 30 000 sacs à pain de ce type ont ainsi été distribués. Avec peut-être une ou des vie(s) sauvée(s), puisqu’au 16 novembre, on recensait déjà, en France, 100 féminicides conjugaux.