TBI vs CRAIE, CRUSH vs RENCARD : sommes-nous une génération has been à 45 ans et plus en 2023 ?

2 mai 2023 à 13h05 - Modifié : 2 mai 2023 à 13h07 par Charlotte Monteil

Aurele in The City
Aurele in The City
Crédit : Anne Lienhart

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TBI vs CRAIE, CRUSH vs RENCARD : sommes-nous une génération has been à 45 ans et plus en 2023 ?

Pour cette nouvelle petite histoire, j’ai revêtu ma casquette de maman, une paire de basket et un jeans qui va bien. Une tenue somme toute assez commune tout en étant confortable et plutôt moderne. Aujourd’hui, pas de sentiment amoureux. Pas d’infidélité vs confiance. Pas de jeux de jambes non plus et encore moins grillagés ou filet de pêche.

A l’approche de mon 4Xème printemps et suite à quelques turbulences d’ordre logistico-adolescent, je m’interroge… Et plutôt sérieusement pour le coup ! Sous mes apparences assumées de femme contemporaine dont l’ouverture d’esprit me semble plutôt large, aurais-je manqué quelques épisodes permettant une compréhension plus ou moins lisse du monde oh combien complexe de l’adolescence ?

 

Sommes-nous une génération has been à 45 ans et plus en 2023 ?

Sans rentrer dans le détail du pourquoi du comment de ma réflexion actuelle, je pose ici quelques mots clés de mon inattendue circonspection : prépuberté, crush, petits mensonges et grande surprise (et moi qui déteste les surprises, j’ai pas été déçue), quoicoubeh, c’est mon choix mais sans Evelyne Thomas !

En quelques semaines, me voilà passée du statut de maman câlin à celui de « maman, tu forces ! », de maman repère à celui de « maman, tu gênes ! ».

Comme dirait certains, les temps changent… Et pas qu’un peu ! Remember… Si je ne portais plus de robe à smoke à 12 ans mais très certainement encore un serre-tête assorti à toutes mes tenues (la mode, éternel recommencent), je ne me souviens pas avoir eu un crush à cet âge-là. Je ne me remémore pas avoir déjeuné en tête-tête avec un p’tit copain (comprendre ma vie) et encore moins sans un encadrement parental. J’ai beau chercher, je ne me rappelle pas non plus avoir roulé une pelle avant mes 14 ans ! Quoique… Et bien entendu, je ne vous parle ni téléphonie mobile ni réseaux sociaux. A ce niveau, je suis en PLS devant ma cassette VHS et mon lecteur cd !

 

Sommes-nous une génération has been à 45 ans et plus en 2023 ?

Oui, la fin des années 80 est loin, très loin. Catherine Trautmann ne dirige plus la Ville (et quand je vois ce que devient aujourd’hui Strasbourg ma Jolie, c’est bien dommage), la ouate de Caroline Loeb sent la naphtaline et Bernard Lavilliers n’est plus sur la route. Les plages de Malibu ont revu le casting de leurs sauveteurs, Michael Chang regarde sûrement avec nostalgie sa victoire face au suédois Stefan Edberg sur la terre battue de Roland Garros. Johnny Depp a depuis bien longtemps quitté la chapelle de 21 Jump Street et les tableaux verts à craie ont été remplacés par les TBI, tableaux blancs interactifs. Par conviction ou simple bonheur, j’aime à croire que Les Rita Mitsouko sont restés une référence.

156 mois après un fameux et inoubliable 16 juin, j’ai le sentiment d’être légèrement dépassée par l’accélération socio-culturelle frénétique de la génération dite Alpha. Entre Pac Man et GTA, souplesse et adaptabilité sont fortement requises pour assurer un grand écart OKLM !

Si c’était "Dur, dur d’être un bébé" en 1992, pas évident d’être parent en 2023 ! Nos chères petites têtes blondes s’émancipent plus tôt anticipant ce que ma génération de la fin des années 70 faisait à 14 ou 15 ans. J’entends volontiers cette mutation, que dis-je cette révolution sociétale mais ne faut-il pas laisser le temps au temps sans brûler les étapes de cette période pendant laquelle les vidéos défilent comme des TIK et les hormones sont à TOK ?

A chaque âge son expérience, à chaque demi-saison son émotion. Step by step, ça prend sa vie de grandir ou si vous préférez ceci prend un certain temps.

A titre personnel et malgré toutes ces flagrantes différences de mode de vie, de communication, de langage, de gestuelle et d’approche sentimentale, je ne me sens pas particulièrement démodée ou ringarde. Ni étonnée ni désenchantée. Juste attentive et prévenante, entre écoute et bienveillance. Soyons carré, askip c’est tendance !