Vignoble alsacien : la "bonne surprise" du millésime 2023
Publié : 16 octobre 2023 à 14h27 - Modifié : 22 octobre 2023 à 18h48 par Sébastien RUFFET
Alors que les premiers signaux de l'été ne présageaient rien de bon, les rendements et la qualité des raisins sont finalement au rendez-vous. De quoi faire dire au Syndicat des Vignerons Indépendants d'Alsace que ce millésime 2023 pourrait être de toute beauté, notamment sur les pinots noirs.
Cela faisait longtemps qu'on n'avait pas vendangé aussi tranquillement dans le vignoble alsacien. Un climat sec, du soleil, une vigne qui se développe. "D'un côté le changement climatique nous inquiète beaucoup, d'un autre on fait des vendanges sans stress", note Francis Backert, le président du Synvira. "Ce qu'on ne récolte pas aujourd'hui, on le récoltera demain." Pourtant, il y a deux mois, l'heure était plutôt au pessimisme. La sécheresse est installée depuis de nombreux mois, et Francis Backert était le premier à craindre un millésime difficile. "Même si on est face à un vignoble très hétérogène - comme dans le Bollenberg où il fait très sec - tout le monde a fait le plein au niveau des gewurtz par exemple. A part le riesling, dont le petit rendement a été identifié très tôt, tous les autres cépages ont donné de belles quantités, et une belle qualité." Résultat : le Synvira n'hésite pas à prédire un très beau millésime, notamment sur les pinots noirs et les muscats.
Riesling en danger ?
Les faibles rendements du riesling trouvent leur origine dans la sécheresse 2022. "Ce déficit, c'est une répercussion de l'an passé", affirme Francis Backert. "C'est un cépage qui n'aime pas la chaleur et le stress hydrique. C'est le plus sensible à l'évolution climatique. En Allemagne, où c'est le cépage phare, cela pose beaucoup de questions. Chez nous aussi, on peut s'interroger à moyen terme sur l'exploitation de ce cépage si les rendements devaient rester faibles."
De nouveaux cépages en Alsace ?
"Ce n'est pas un sujet qui fait débat au sein de la profession." Au Synvira, on est catégorique : il faut expérimenter de nouveaux cépages pour sauvegarder à long terme l'activité viticole de la région. Un peu partout dans la région, des petites parcelles sont dédiées à étudier des cépages comme le syrah, le nero d'avola, le malbeck ou encore le petit manseng. "Il faut au moins trois ans pour voir comment un cépage s'adapte ou non. C'est donc une nécessité d'y réfléchir dès maintenant." Les cépages traditionnels alsaciens montrent toutefois une certaine capacité d'adaptation, mais dans quelle mesure ?
Les premiers jus donnent beaucoup d'espoirs pour ce millésime 2023 / @Top Music - SR
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